Le pétrolier chinois va prendre le contrôle de 60 % du projet d'exploitation de deux sites contrôlés par le canadien Athabasca Oil Sands Corp., moyennant 1,7 milliard de dollars.
Lundi soir, Bill Gallacher, le président du groupe canadien Athabasca Oil Sands Corp. (AOSC), confiait qu'il était, depuis quelques mois, devenu difficile de trouver des financements pour lancer des projets de développement de gisements de sables bitumineux, dont l'exploitation n'est jugée rentable que lorsque le baril de brut dépasse le seuil des 80 dollars. « Ces projets demandent une forte densité de capitaux et sont des investissements de long terme qu'il est difficile de financer totalement grâce aux seuls marchés financiers », expliquait-il, avant d'annoncer que son groupe venait toutefois de trouver un partenaire riche et capable d'investir pendant de longues années dans le coûteux chantier.
Savoir-faire technologique
Hier, le géant chinois Petrochina en effet a confirmé qu'il allait débourser au moins 1,7 milliard de dollars pour prendre le contrôle de 60 % des projets d'exploitation de sables bitumineux « MacKay River » et « Dover » menés par AOSC. Ce qui en fait sa plus importante acquisition en Amérique du Nord. Selon le groupe de Calgary, ces deux sites situés dans la riche province pétrolière de l'Alberta pourraient produire sur le long terme plus de 3 milliards de barils de pétrole.
Pour accéder à ce brut qui, contrairement à la majorité du pétrole mondial, n'existe pas sous une forme quasi liquide mais se trouve concentré dans des sables composés de bitume brut, d'argile et d'eau, AOSC espère profiter du savoir-faire technologique de Petrochina, qui a déjà réussi à développer des champs très complexes, notamment en Chine. Ne connaissant pas les restrictions financières de ses concurrents étrangers, Petrochina n'hésite pas à se lancer dans des projets parfois jugés peu rentables car, comme tous les autres grands groupes énergétiques contrôlés par l'Etat chinois, il a pour mission prioritaire de sécuriser l'approvisionnement en matières premières de son pays. Pour l'instant, l'accord signé avec Athabasca ne prévoit toutefois pas de mainmise de Petrochina sur le pétrole trouvé en Alberta, très loin du territoire chinois. Il est présenté par les experts comme un investissement davantage financier.
PHOTO - Zhou Jiping, Président de PetroChina.
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