Les Echos, no. 20509 - Un an après, mardi, 15 septembre 2009, p. 8Sur le point d'accéder au rang de deuxième puissance économique mondiale, Pékin vante l'idée d'une « troisième voie » chinoise.
La crise aura flatté l'orgueil des autorités de Pékin. Alors que beaucoup d'experts occidentaux pariaient, il y a un an, sur une crise sociale majeure provoquée par l'explosion d'un modèle de croissance bâti sur un commerce extérieur débridé, le pays devrait célébrer dès 2010 son accession au rang de deuxième puissance économique mondiale. Avec un PIB progressant de plus de 8 % par rapport à 2008, la Chine est sur le point de générer plus de richesses que le Japon et peut désormais espérer devenir la première économie de la planète dès 2025.
Ragaillardies, les autorités de Pékin ont abandonné à l'étranger leur posture de « petit pays en développement » pour moquer les limites du libéralisme occidental. En Afrique, en Amérique latine ou en Asie du Sud-Est, Pékin a multiplié les acquisitions spectaculaires et commence à vanter l'idée d'une « troisième voie » chinoise, entre capitalisme débridé et communisme rigide. Le gouverneur de la banque centrale ose, lui, s'en prendre à la toute-puissance du dollar.
Dans le pays, le pouvoir communiste se montre toutefois moins arrogant. Il sait que sa croissance a été placée sous respiration artificielle et que le bien-être de sa population, dont les revenus par habitant sont toujours 16 fois inférieurs à ceux des Américains, reste menacé à moyen terme si les pays occidentaux ne reprennent pas rapidement leurs commandes massives de produits « made in China ».
Yann Rousseau
PHOTO - Des écoliers dessinent le drapeau chinois dans une école primaire du Shandong pour célébrer le 60e anniversaire de la création de la République populaire de Chine / Reuters
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