Zhou Hai n'avait certainement jamais vu son nom dans des dépêches avant-hier matin. Simple chef de division au département de la recherche financière de la succursale de la banque centrale de Chine, à Harbin, il a publié un petit texte sur les réserves de changes du pays dans le Financial News, un journal confidentiel qui dépend de l'institution monétaire chinoise. Il y plaide pour le maintien du dollar comme devise principale, mais il estime que la Chine devrait « en réduire la proportion pour augmenter les euros et les yens » dans son panier. Las, ce journal n'est pas diffusé que dans la capitale du Heilongjiang, au nord de la Mandchourie, mais aussi à Pékin. Il n'en fallait pas plus pour affoler les marchés qui l'ont pris pour argent comptant. Le dollar a plongé à son plus bas niveau depuis quatorze mois face à l'euro qui s'est envolé (1,5063 dollar). « Je n'exprimais que des opinions purement personnelles », s'est excusé Zhou Hai. Il n'empêche, il a réussi à faire bouger les monnaies, bien davantage que Ben Bernanke et Jean-Claude Trichet réunis. Son article précédent, sur les aides à l'agriculture dans son pays, était, il est vrai, passé plus inaperçu.
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