En visite en France pour deux jours à partir de jeudi avec une délégation d'entrepreneurs, le ministre chinois du Commerce plaide pour trouver de nouvelles opportunités commerciales entre la Chine et notre pays, malgré la crise. En avril dernier, les présidents Hu Jintao et Nicolas Sarkozy ont eu une rencontre fructueuse au sommet du G20 à Londres, remettant les relations sino-françaises sur le rail d'un sain développement. Récemment, ils se sont rencontrés à New York, réaffirmant leur attachement au partenariat global stratégique sino-français. Afin de concrétiser cette convergence de vue, de faire écho à l'appel des communautés d'affaires des deux pays et renforcer la coopération économique et commerciale bilatérale, une délégation du ministère du Commerce de Chine et une « mission de promotion du commerce et de l'investissement » composée de 290 entrepreneurs chinois venant de plus de 140 sociétés, se rendent ces jours-ci en France.
Malgré les défis de toutes sortes, la coopération économique et commerciale sino-française s'est toujours développée à un rythme régulier. En 2008, le volume de nos échanges commerciaux a atteint un record historique de 38,9 milliards de dollars, en hausse annuelle de 16 %. Aujourd'hui, plus de 2 000 entreprises françaises sont implantées en Chine, leurs chiffres d'affaires cumulés s'élèvent à 25 milliards de dollars par an, équivalant à deux fois le montant des exportations françaises vers la Chine. Nos deux pays ont mené des coopérations fructueuses dans divers secteurs, comme l'énergie, l'aéronautique et l'aérospatiale, le transport, etc. La France est le quatrième partenaire commercial européen de la Chine ; celle-ci le premier partenaire de la France en Asie.
Malgré la crise, nos entreprises ont su trouver de nouvelles opportunités commerciales. Sur les dix premiers mois de l'année, le volume du commerce bilatéral a atteint 27,75 milliards de dollars. Les exportations françaises vers la Chine se sont inscrites en baisse de 11,9 %, une meilleure performance que celle du commerce extérieur de la Chine et du commerce sino-européen, ce qui prouve l'ouverture de notre plan de relance aux exportations françaises. Plus de 140 sociétés à capitaux français ont été créées en Chine au cours de cette même période, soit en moyenne une nouvelle entreprise tous les deux jours.
Le chemin qui mène l'économie mondiale des débuts de la reprise vers un nouveau cycle de croissance sera long et sinueux. Le gouvernement chinois, mettant la priorité sur l'élargissement de la demande intérieure, a mis en place un plan global. Les résultats sont là et l'objectif de 8 % de croissance pour 2009 sera réalisé.
La Chine a aussi envoyé une dizaine de missions de promotion du commerce et de l'investissement vers plus de 30 pays et apporté ainsi sa contribution à la reprise économique mondiale. L'assertion qui veut que la crise soit issue du déséquilibre économique mondial dû aux excédents importants des pays asiatiques est sans aucun fondement. Le déséquilibre entre les pays développés et les pays en voie de développement mérite beaucoup plus d'attention. Hélas, cette néothéorie du déséquilibre économique mondial est en train de fomenter le protectionnisme commercial, ce qui menace le redressement économique. La septième réunion des ministres du Commerce de l'OMC aura lieu dans quelques jours, au cours de laquelle sera évaluée la progression des négociations du cycle de Doha. Le succès à brève échéance de ce cycle est essentiel pour freiner le protectionnisme commercial. J'aimerais aussi faire trois propositions sur la coopération bilatérale sino-française. Primo, multiplier les échanges entre nos entreprises. Récemment, nous avons salué la visite en Chine de Mme Christine Lagarde, qui a emmené avec elle des entreprises françaises renommées. Et début décembre, la troisième édition de la convention d'affaires « China Europa » se tiendra au Havre. Secundo, transformer les défis en opportunités, notamment dans les secteurs émergents comme l'économie verte.
Nos deux pays devraient approfondir la coopération dans les secteurs tels que les nouvelles énergies, la protection environnementale, le transport, l'aéronautique et l'aérospatiale, en mettant l'accent sur certains projets structurants. En même temps, la Chine affiche une forte demande dans les secteurs de services tels que la finance, la logistique, le tourisme, l'industrie créative, le développement de logiciels. Elle accueillera favorablement les entreprises françaises sur son marché. Tertio, fournir plus de facilités pour multiplier les investissements croisés, français en Chine et chinois en France.
La Chine et la France sont liées par une histoire d'amitié. Au début du XXe siècle, nombre de jeunes Chinois sont allés en France faire leurs études, parmi lesquels Zhou Enlai et Deng Xiaoping, devenus fondateurs de la nouvelle Chine. Le général de Gaulle a fait de la France le premier grand pays occidental à établir les relations diplomatiques avec la nouvelle Chine. Aujourd'hui c'est à nous de consolider l'amitié traditionnelle entre la Chine et la France.
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