Après plus de dix ans de négociations, Pékin a annoncé hier au groupe de médias américain qu'il allait pouvoir finaliser son projet de parc à thème dans la plus grande ville de la côte est chinoise.
Interrogé au printemps dernier sur la lenteur des négociations avec le groupe Disney, qui cherche depuis plus de dix ans à installer un parc d'attractions à Shanghai, Han Zheng, le maire de la ville, avait expliqué au journal « Oriental Morning Post » que sa cité et le géant américain des médias étaient comme « deux amoureux, toujours épris, mais hésitant à fixer une date de mariage ».Hier, son porte-parole a pu confirmer que les fiançailles étaient désormais officielles. A dix jours de l'arrivée dans le pays de Barack Obama, le gouvernement central chinois a donné son feu vert au projet de construction d'un parc à thème Disney dans la plus grande ville de la côte est du pays.
Présenté comme l'un des plus importants investissements étrangers jamais réalisé, en Chine, ce projet estimé à 3,6 milliards de dollars doit désormais être finalisé par la municipalité et les négociateurs de Disney, qui ont encore à déterminer la structure financière de la société et à choisir les partenaires locaux pour construire un « Magic Kingdom » dans le district de Pudong, non loin de l'aéroport international de la ville. « Les discussions pourraient encore prendre plusieurs mois », a rappelé, hier, un porte-parole de Disney à Shanghai.
« Une étape cruciale »
Si les pourparlers s'annoncent encore complexes et si aucune date d'ouverture n'a, pour l'instant, été avancée, les analystes pointaient, hier, l'avantage considérable que représenterait le parc d'attractions pour Disney, qui comme les autres groupes de médias étrangers peine à étendre son influence en Chine dans un secteur extrêmement contrôlé par l'Etat et le Parti communiste. « Cela va donner à Disney l'occasion de faire fructifier sa marque sans avoir à obligatoirement produire du contenu filmé », pointait, hier, David Banks, un analyste de RBC Capital Markets interrogé par Bloomberg.
Redoutant de voir sa jeunesse tomber sous l'influence de valeurs occidentales trop libérales, le parti a pour l'instant très peu ouvert ses médias aux étrangers et a notamment imposé de très contraignants quotas aux films non chinois. Chaque année, seules une vingtaine de productions étrangères sont autorisées, après censure et éventuel reformatage, à être projetées en salle. Si tous les films américains, européens ou asiatiques se retrouvent, en fait, en accès libre dans les milliers de boutiques écoulant des copies à 1 euro, cette diffusion ne rapporte pas 1 centime aux majors occidentales qui affirment souffrir d'un manque à gagner annuel de plusieurs centaines de millions d'euros.
Avec son parc, le quatrième en dehors des Etats-Unis, Disney espère familiariser les consommateurs chinois aisés avec son univers et accélérer, ensuite, ses ventes de produits dérivés. « La Chine est l'un des pays les plus dynamiques, passionnants et importants du monde et cet accord marque une étape cruciale pour la société Walt Disney en Chine continentale », a déclaré, hier, le PDG du groupe Walt Disney, Robert Iger.
Une implantation géante
Le parc, qui serait dans sa première phase aussi grand que celui de Paris, pourrait coûter, selon les premières estimations, 3,6 milliards de dollars , soit l'équivalent du parc de Hong Kong. Les médias chinois estiment que le chantier de Shanghai et le fonctionnement ultérieur du parc généreront au moins 50.000 emplois dans la zone. Avant même le lancement des travaux, Disney affirme déjà employer 600 personnes dans le pays.
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