mardi 24 novembre 2009

EXPOSITION - Erasme invite la médecine chinoise

Le Soir - 1E - SCIENCES SANTE, mardi, 24 novembre 2009, p. 27

BELGIQUE - Le yin, le yang et le qi sont à découvrir au musée de la médecine.

Le yin et le yang, le principe de vie qi (on prononce « tchi »), les méridiens qui traversent le corps et dont certains points sont utilisés par les acupuncteurs, une pharmacopée à base de plantes, de suc, de mucus... A deux pas de l'hôpital Erasme, à Anderlecht, sur le campus universitaire, l'exposition consacrée à la médecine traditionnelle chinoise interpelle. L'Université libre de Bruxelles bifurquerait-elle vers les médecines parallèles ?

« Certainement pas », s'exclame le Pr Danielle Balériaux, commissaire de l'exposition. « Si nous détaillons ici quelques grands principes de la médecine traditionnelle chinoise, c'est avant tout dans un but culturel, dans le cadre des manifestations d'Europalia Chine. »

Au fil des trois salles réservées à l'exposition des pièces prêtées par le musée de Suzhou, on découvre diverses photographies de la gestuelle du taï-chi, des estampes relatant les faits et gestes de fameux praticiens traduisant la philosophie qui sous-tend ce type de médecine, des extraits de textes fondateurs, mais aussi quelques instruments servant à la chirurgie ou à la préparation des potions, décoction et autres poudres formant la pharmacopée traditionnelle.

« L'approche de cette médecine est holistique, indique le Pr Balériaux. Une histoire d'équilibre entre l'homme et son environnement, une affaire de bien-être que le savoir médical traditionnel tente de préserver ou de rétablir quand un problème se pose. »

En Chine, la tradition n'éclipse pas les progrès engrangés par la médecine occidentale. « Au cours de notre formation de médecin, dans les universités chinoises, nous suivons cependant aussi un bref cours de médecine traditionnelle », précise le Dr Yan Liu. Originaire de Shanghai, le Dr Liu est médecin visiteur à l'hôpital Erasme. « Cela nous permet de nous familiariser avec ces techniques, mais c'est tout. Pour le reste, nos études se concentrent sur la médecine occidentale. »

Après un accouchement, les jeunes mères avaient l'habitude de prendre du Yi Mu Cao, une préparation à base de plantes, nous apprend l'expo. Et le Dr Liu, dont les rondeurs trahissent une future maternité, prendra ce type de préparation à base d'agripaume une fois son bébé né : « C'est bon pour lutter contre les oedèmes et pour activer la microcirculation artérielle. »

CHRISTIAN DU BRULLE

© Rossel & Cie S.A. - LE SOIR Bruxelles, 2009

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