La République populaire démocratique de Corée (RPDC) a rappelé, lundi 2 novembre, qu'elle était prête à un dialogue direct avec les Etats-Unis, préalable, à ses yeux, à toute reprise de négociations multilatérales sur son programme nucléaire.
" Nous avons clairement fait savoir que nous étions prêts à pendre part à des négociations multilatérales, notamment les pourparlers à six - les deux Corées, la Chine, les Etats-Unis, le Japon et la Russie - , en fonction des résultats de discussions avec les Etats-Unis. Il est temps pour ceux-ci de prendre une décision ", a déclaré un porte-parole du ministère des affaires étrangères nord-coréen, cité par l'agence de presse officielle KCNA. " Si les Etats-Unis ne sont pas prêts à s'asseoir à la table de négociations, nous poursuivrons notre chemin ", conclut le communiqué.
En écho, KCNA précisait mardi que la RPDC avait achevé, fin août, le retraitement des barres de combustible nucléaire permettant d'extraire du plutonium qui peut être utilisé pour des armes atomiques.
Le régime de Pyongyang avait déjà annoncé, début octobre, être disposé à reprendre les négociations à six sur sa dénucléarisation à condition que Washington entame au préalable des pourparlers bilatéraux. Un geste d'ouverture confirmé officiellement, le 6 octobre, lors de la visite à Pyongyang du premier ministre chinois, Wen Jiabao, pour célébrer le 60e anniversaire des relations entre les deux pays. Washington n'est pas opposé à cette formule mais dans le seul but de persuader Pyongyang de reprendre les négociations à six, suspendues depuis près d'un an. En mai, la RPDC a procédé à un second test nucléaire.
Pour Pyongyang, ses capacités nucléaires constituent une force de dissuasion face à la " menace " des Etats-Unis. Une dénucléarisation, estime-il, ne peut être envisagée que si les Etats-Unis renoncent à leur " hostilité " et signent un traité de non-agression. Techniquement, la péninsule coréenne est toujours en état de guerre. Seul un accord d'armistice a mis fin, en 1953, à trois ans d'hostilités.
Ce rappel, par Pyongyang, intervient à la veille de la visite en Asie du président Barack Obama, attendu à Tokyo, le 12 novembre, d'où il se rendra ensuite à Pékin et à Séoul. Jusqu'à présent, Washington a maintenu une position ferme vis-à-vis de la RPDC et n'a pas répondu à l'invitation lancée à Stephen Bosworth, négociateur américain pour les pourparlers à six, à se rendre à Pyongyang. Cette visite pourrait avoir lieu fin novembre après que M. Obama eut précisé la position américaine au cours de sa tournée asiatique.
Depuis plusieurs semaines, une activité diplomatique discrète semble indiquer que la situation évolue. La dernière initiative a été la visite aux Etats-Unis du chef adjoint de la délégation nord-coréenne aux pourparlers à six, Ri Gun, qui a rencontré son homologue américain.
Philippe Pons
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