France culture - La chronique internationale, lundi 16 novembre 2009
Les relations bilatérales sino-américaines ne sont ni bonnes ni mauvaises. Elles sont simplement obligées. On sait que la dépendance réciproque continue même avec la réorientation de la Chine vers son marché intérieur à marquer de son seing la totalité des relations sino-américaines. Sans l'ouverture des marchés nord-américains, l'exportation chinoise ne se porterait pas aussi bien et même si son importance a diminué relativement, elle demeure stratégique pour le développement du pays. Quant aux États-Unis, ils vont en Chine voir leur premier créditeur. C'est en fait le pays qui a prêté sous une forme ou sous une autre essentiellement des bons du trésor les sommes les plus importantes aux États-Unis à des moments très difficiles comme la guerre d'Irak ou la crise financière de 2008. Donc, les relations sino-américaines sont quasiment obligatoires comme deux délinquants qui s'évadent avec un seul boulet au pied. Il ne peuvent guère imaginer un développement indépendant avant d'avoir scié le boulet : désendettement pour l'Amérique, développement du marché intérieur pour la Chine.
Mais les relations politiques entre les États-Unis et la Chine ne sont pas du tout au niveau de ces relations économiques. Ceci contraste avec la période antérieure, celle ouverte par Henry Kissinger en 1972. Chinois et Américains n'avaient cessé de se concerter face à la menace soviétique qu'ils percevaient de la même manière. Bien sûr, aujourd'hui, cet adversaire n'existe pas. Mais que peut faire la Chine ?
La Chine peut quelque chose de très important et qui ne se situe pas dans son aire d'influence initiale. La Chine peut aider l'Amérique à stabiliser le Pakistan. On sait que le Pakistan a pour principal partenaire, notamment en matière d'armement, la Chine, qu'il compte en permanence pour constituer un contre-poids face à l'Inde. La Chine a été très peu critique à l'égard du Pakistan jusqu'à présent, mais les Chinois ressentent d'une part, une menace islamiste sur leurs frontières, au Xinjiang, et d'autre part, ils ressentent aussi combien ils ont besoin d'une armée pakistanaise en état de tenir debout et qu'il ne soit pas érodé par le terrorisme taliban. En plus, les Chinois ont quelques mauvaises expériences avec les Talibans Afghans et une petite alliance avec la Russie.
Donc, en fait, ce qu'Obama doit demander en priorité, et Kissinger l'avait déjà souligné, c'est qu'une Chine qui ne peut absolument pas être indifférente au drame afghan, trouve avec les États-Unis les moyens de contribuer d'avantage à la stabilité du monde. Quand à l'Iran, les Chinois n'ont pas des rapports extrêmement intenses contrairement à ce qu'on imagine. Les Chinois ont surtout des rapports avec l'Arabie Saoudite. Et bien, les États-Unis doivent dire clairement, c'est la contre-partie, qu'il n'y a aucun obstacle à ce que la Chine entretienne des relations privilégiées avec le Royaume des lieux saints et que dans la recherche permanente de sources d'approvisionnement pétrolier, l'Arabie Saoudite vaut incontestablement mieux que l'Iran.
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Il y a 1 an
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