Ce laboratoire quinquagénaire de dermo-cosmétique à base de végétaux figure parmi les pionniers du bio dans son métier. Fort de 47 collaborateurs, il vient de faire enregistrer 10 produits en Chine.
Le laboratoire Sicobel a reçu de la banque publique Oséo 250.000 euros d'avances remboursables, soit la moitié du budget nécessaire, pour financer la refonte et re-formulation de sa gamme cosmétique historique « Placentor » , à base de placenta végétal. « La société BIOalternatives, spécialisée dans les tests de principes actifs, nous accompagne », précise Nicolas Fouchère, cinquante-six ans. Ce dernier, pharmacien de formation, a acquis en juillet 1996 cette structure quinquagénaire. Il a démarré sa carrière en 1978 dans le groupe pharmaceutique parisien Servier, puis intégré le répartiteur Eurafricaine Pharmaceutique après avoir tenu sa propre officine à l'Isle-d'Abeau (Isère). « Je connaissais bien la marque Sicobel, que je vendais dans ma pharmacie, et je voulais revenir vers l'industrie », justifie-t-il. Quand Bernard Guillot lui a cédé l'affaire, elle comptait deux salariés et 1 million d'euros de chiffre d'affaires. Treize années plus tard, elle en emploie 47, en équivalent temps plein, pour 5,2 millions d'euros de ventes réalisées au cours de l'exercice clos en juin dernier, en hausse
de 6 %. Dans l'intervalle, le laboratoire basé à Dardilly, dans l'Ouest lyonnais, a élargi son offre à la cosmétique biologique. Sa ligne qui décline une trentaine de références pour les femmes, hommes et bébés, revendique la position de leader des ventes (bio) dans les pharmacies et les parapharmacies. « Une fois la société achetée, je me suis rapidement rendu compte qu'il fallait trouver un élément de différenciation, car la notion de cosmétique naturelle était un peu galvaudée. L'option bio s'est imposée et, avec six autres fondateurs, nous avons constitué l'association professionnelle Cosmebio, à l'origine de la certification »,se souvient-il.Basé à Valence, ce syndicat fédère aujourd'hui quelque 320 entreprises et promeut l'agriculture biologique, « car l'important est de sécuriser nos approvisionnements en la matière », dit-il. Pour sa part, ses crèmes sont fabriquées à partir de camomille, gingembre mais aussi d'huile d'Argan issue de la région de Taroudant au Maroc. Sicobel, qui investit chaque année autour de 100.000 à 150.000 euros dans son outil de production, doit s'agrandir ou déménager pour faire face à son développement. Il vend au Moyen-Orient, Canada, Corée, et vient de faire enregistrer 10 produits en Chine en s'appuyant sur un professionnel local. Toutefois, crise oblige, l'étranger a freiné sa croissance au cours de l'exercice 2008-2009, alors que ses activités en France, où la consommation a mieux résisté, ont progressé de 25 %.
Pour l'avenir, plusieurs pistes de réflexion s'ouvrent, s'allier à un industriel ou continuer à grandir seul en ouvrant sans doute le capital à un financier.
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