L'agence de notation Fitch dénonce des « risques cachés » dans les bilans des établissements bancaires en Chine. Pékin veut imposer aux banques les nouvelles règles, très strictes, du Comité de Bâle.
Sur les risques liés au crédit en Chine, une nouvelle sonnette d'alarme a été tirée hier. Selon l'agence de notation Fitch Ratings, l'explosion du crédit cette année fait peser des « risques cachés » sur les banques chinoises. Pour satisfaire aux normes de fonds propres, elles auraient en effet tendance à faire disparaître les prêts de leurs bilans. Et cette pratique pourrait être aussi dangereuse que celles qui ont conduit à la crise du subprime aux États-Unis.
Selon Fitch, les banques vendent leurs prêts à des institutions financières ou, par le biais de discrètes opérations, les reconfigurent en produits de gestion de patrimoine. « Autoriser les banques à transférer les risques à une partie tierce les met à l'abri de mauvaises décisions concernant le crédit, ce qui, avec le temps, pourrait entraîner le même type d'imprudences observées lors de la titrisation des prêts subprime aux États-Unis », affirment les analystes Charlene Chu et Wen Chunling cités par l'AFP.
Bulles spéculatives
Dans le cadre du plan de relance chinois, le crédit a subi une folle envolée en 2009, les nouveaux prêts ayant atteint 760 milliards d'euros au premier semestre, soit deux fois le montant de toute l'année 2008. Avec le risque que toutes ces liquidités ne soient pas injectées dans l'économie réelle mais favorisent la création de bulles spéculatives, à la Bourse et dans l'immobilier.
Privilégiant la croissance à tout prix, mais cependant conscient du risque, le gouvernement a récemment demandé aux banques de mieux contrôler la destination de leurs prêts. Un coup de frein sur le crédit a d'ailleurs été observé à l'automne, avec un total de prêts de 37 milliards en octobre, soit le plus faible montant depuis le début de l'année.
Fitch se demande néanmoins si les transactions risquées évoquées précédemment n'expliquent pas en partie ce ralentissement du crédit, dont la baisse ne serait « peut-être pas aussi modérée que le suggèrent les chiffres officiels ».
Pékin vient par ailleurs d'envoyer un signal de rigueur. La banque centrale chinoise a en effet annoncé hier qu'elle allait accentuer la régulation de son secteur bancaire, en lui demandant de se conformer aux nouvelles règles fixées par le Comité de Bâle, très stricte sur la gestion du risque.
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