Conforté par une poussée de ses ventes sur le marché chinois, le constructeur privé négocie l'achat de Volvo et étudie d'autres acquisitions à l'étranger. Ses ventes devraient grimper de 33 % l'an prochain.
Les cadres de Geely pourraient se souvenir avec bonheur de la crise économique de 2009. Profitant pleinement des politiques de soutien à l'activité mises en place par le gouvernement chinois pour compenser le ralentissement mondial, le constructeur privé a vendu, sur les dix premiers mois de l'année, 246.500 véhicules et révélé, hier, qu'il espérait écouler 50.000 unités supplémentaires au cours des mois de novembre et décembre. Pariant sur le maintien à un bas niveau de la taxe d'achat sur les véhicules de petite cylindrée l'an prochain, Geely, qui propose plusieurs véhicules très bon marché, dit envisager une hausse de ses ventes de 33 % sur l'ensemble de 2010 pour atteindre un volume record de 400.000 véhicules en très grande majorité en Chine.
Conforté par ces performances, le groupe dit vouloir accélérer ses investissements (ils progresseront en principe de 43 % l'an prochain), ainsi que sa politique d'acquisition de marques et de fabricants de moteurs. « La déprime des marchés américain et européens continue d'être pour nous une source d'opportunités d'achat », confiait, hier, Lawrence Ang, l'un des directeurs de Geely Auto, la branche cotée du groupe, à l'issue d'une assemblée générale organisée à Hong Kong.
Un oeil sur Saab
La société mère de Geely, le groupe Zhejiang Geely Holding - qui, lui, n'est pas coté en Bourse -, a déjà remis une offre de près de 2 milliards de dollars à Ford pour prendre le contrôle du constructeur Volvo Cars et serait en passe de sécuriser, auprès de plusieurs banques d'Etat chinoises, les prêts nécessaires à cette opération. Présenté depuis octobre comme le « candidat privilégié » pour acheter la filiale suédoise de Ford, Geely a bouclé avec les négociateurs américains un accord complexe sur les transferts de brevets détenus par Volvo. Mais il doit encore faire valider, notamment par les syndicats du constructeur, sa stratégie de long terme pour la marque.
Parallèlement à ces pourparlers, qui pourraient aboutir début 2010 si aucune offre concurrente sérieuse n'était formulée d'ici là, Geely continue d'examiner d'autres opportunités d'achat. Il a laissé entendre, hier, qu'il pourrait se réintéresser à la vente de Saab, l'autre constructeur suédois, contrôlé, lui, par GM. « Nous avions examiné le dossier de Saab, mais GM ne nous a pas recontactés. Peut-être notre offre n'était-elle pas assez attrayante aux yeux du groupe ? », a déclaré Lawrence Ang. Interrogé sur une éventuelle reprise des discussions avec GM, le candidat retenu ayant fait faux bond, le directeur a lancé un prometteur : « Qui sait ? ». Les investisseurs ont poussé hier le titre Geely en hausse de 6,1 % à la Bourse de Hong Kong. Il se situe à son plus haut niveau. Depuis le 1er janvier, sa valeur a été pratiquement multipliée par 7.
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