mercredi 2 décembre 2009

Le dentifrice tueur venait de Chine - Anne-Laure Nonat

Le Soir - NO_EDITION - NO PAGELEVEL, mercredi, 2 décembre 2009, p. 0

"Coûte que coûte" se penche, cette semaine, sur une nouvelle marque très en vogue durant cette période de crise: le sigle "Made in China ". À l'heure où la recherche du prix le plus bas devient un sport international, les fabricants sont entrés dans la guerre des prix. Grands vainqueurs de cette course à la production peu onéreuse: les fabricants chinois. De plus en plus de produits présents dans nos magasins proviennent ainsi de Chine. Créer pas cher, d'accord, mais tous ces produits remplissent-ils vraiment les normes de fabrication ? Les équipes de "Coûte que coûte" se sont intéressées plus particulièrement à un dentifrice vendu à bas prix dans des magasins français. D'un point de vue extérieur, le produit semble parfaitement normal. Après étude pourtant, ce dentifrice a révélé qu'il contenait un produit mortel: le glycol, un épaississant régulièrement utilisé dans la fabrication des antigels ! Retiré de la vente, le produit n'en reste pas moins intéressant. Comment a-t-il pu arriver jusque dans ces magasins ? Vous découvrirez dans ce reportage le parcours du dentifrice mortel.

La première étape se déroule bien évidemment en Chine, chez le fabricant. Point de scrupules de son côté, malgré l'interdiction d'utilisation du glycol, ses dentifrices en contiennent toujours. Pourtant, cet épaississant a causé la mort de nombreuses personnes quand un fabricant chinois de sirop a eu l'idée peu lumineuse de l'utiliser dans son entreprise.

Le sigle "CE" utilisé abusivement

Mais comment peut-on avoir des assurances de la qualité des produits chinois ? Le sigle "CE" est censé garantir une fabrication respectant les normes européennes. Toutefois, le reportage prouve qu'il ne faut pas toujours s'y fier et que ce logo est parfois utilisé sans autorisation. C'est en suivant une entreprise française, "Asia Inspection", qu'on découvre la face cachée de ces produits à petit prix. Si certaines règles ne sont pas respectées, Mathieu, inspecteur pour l'entreprise, reconnaît dans le reportage que les fabricants n'ont pas vraiment d'autres choix: « On ne peut pas tellement leur en vouloir. Quand on leur demande de fabriquer un produit conforme aux exigences de qualité européennes mais qu'en même temps, on leur intime de le faire pour des coûts qui ne leur permettent pas forcément de couvrir leurs frais, c'est quelque part normal qu'ils aillent vers des solutions moins chères, ce qui peut signifier produits dangereux, matières toxiques, etc. ». L'Europe est-elle responsable d'accepter ce système et surtout, d'en demander toujours plus aux fabricants dans la lutte des prix ? Certains importateurs peu scrupuleux sont en tout cas moins regardants sur la qualité. En outre, une fois envoyés en Europe, les produits ne sont que ponctuellement contrôlés. De retour en France, nous assistons à la vérification d'un container par la douane. Le contrôle effectué sur un mini-four est étonnamment léger et le douanier ne prend même pas la peine de brancher la machine. Pas étonnant alors que de nombreux produits défectueux arrivent sur le marché.

Ce reportage illustre à quel point nous ne pouvons avoir la garantie d'une bonne qualité des produits. Un point qu'il est bon à garder en tête à l'heure de faire les courses de cadeaux pour nos petites têtes blondes. Vous ne regarderez plus leurs peluches de la même manière.

© Rossel & Cie S.A. - LE SOIR Bruxelles, 2009

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1 commentaires:

Anonyme a dit…

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