Mian Mian, l'auteur de « Bonbons chinois » réclame des excuses publiques et 6.000 euros de dédommagement au géant de l'Internet américain qui aurait mis en ligne sans l'avertir l'un de ses romans.
Déjà malmené en Chine où il peine à refaire son retard sur le moteur de recherches local, Baidu, Google se retrouve désormais attaqué en justice par une écrivaine de Shanghai qui dénonce la publication illégale de l'un de ses ouvrages sur le service Google Livres. Hier, les avocats du géant de l'Internet américain et les représentants de Mian Mian, connue en Europe depuis la publication en 2001 du roman « Bonbons chinois », se sont retrouvés devant un tribunal de Pékin pour présenter leurs dossiers respectifs, avant l'ouverture, au début de l'année prochaine, d'un éventuel procès.
Sun Jingwei, le conseil de Mian Mian, reproche à Google d'avoir scanné et mis en ligne sans autorisation préalable pendant plusieurs mois l'intégralité, puis des extraits du livre « Acid Lover », vendu dans le pays par la maison d'édition Sanlian. Pointant les « dommages économiques et spirituels » causés par cette publication qui dénaturerait la réalité globale de l'oeuvre, l'avocat réclame des excuses publiques de Google ainsi que le versement d'un dédommagement de 61.000 yuans (6.000 euros).
Poussée massive attendue
Rappelant que l'écrivaine de trente-neuf ans était la première à s'attaquer, en son nom propre dans le pays, à Google, Sun Jingwei dit s'attendre à une multiplication, dans les prochains mois, des accusations de violation de droits d'auteur contre le moteur américain. Menant depuis quelques semaines l'offensive, deux associations publiques proches de Pékin affirmaient, hier, que près de 80.000 livres chinois seraient déjà totalement ou en partie accessibles sur la bibliothèque numérique de Google.
Redoutant une poussée des revendications, le groupe a dépêché en novembre à Pékin une équipe pour négocier, comme il l'a fait dans d'autres pays, un accord global avec les éditeurs chinois, mais il n'aurait pas, pour l'instant, réussi à s'entendre avec la puissante Association des droits d'auteurs d'oeuvres écrites. Hier, cette association, qui plaide pour une négociation globale plutôt que pour des actions en justice, a annoncé qu'elle retrouverait les cadres de Google en janvier pour tenter de finaliser un accord financier.
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