Lors de la visite de l'émissaire américain, la date de la reprise des pourparlers n'a pas été fixée.
C'est sur un ton feutré que les Etats-Unis et la République populaire démocratique de Corée (RPDC) ont renoué le dialogue. La visite à Pyongyang, du 8 au 10 décembre, de l'émissaire américain Stephen Bosworth était le premier contact direct à haut niveau entre le régime nord-coréen et l'administration Obama.
En dépit de la prudence des formules de M. Bosworth, qui s'est rendu à Séoul et à Tokyo après avoir quitté Pyongyang, se dessine une volonté réciproque de se dégager de l'impasse. Selon M. Bosworth, les deux parties ont exprimé des « opinions convergentes sur la nécessité des négociations à Six [les Etats-Unis, la Corée du Nord, la Corée du Sud, la Chine, le Japon et la Russie] dans la mise en oeuvre de l'accord de 2005 ». Mais, a-t-il ajouté, aucune date n'a été fixée pour leur reprise.
Par la déclaration conjointe de septembre 2005, la RPDC s'engageait à démanteler ses installations nucléaires et à retourner dans le cadre du traité de non-prolifération, mais elle se réservait le droit d'utiliser l'énergie nucléaire à des fins pacifiques. Les Etats-Unis déclaraient pour leur part ne pas avoir l'intention de l'attaquer avec des armes nucléaires ou conventionnelles et s'engageaient à normaliser leurs relations avec Pyongyang.
Cet accord était intervenu dans le cadre des pourparlers à Six. En avril, à la suite de la condamnation internationale du tir d'un missile à longue portée (qui, selon Pyongyang, était un lanceur de satellite), la RPDC avait quitté la table des négociations. Un mois plus tard, elle procédait à un second essai nucléaire. Washington a fait de la reprise des pourparlers à Six une condition de tout dialogue avec Pyongyang.
Au cours des derniers mois, les deux parties ont assoupli leur position. Pyongyang annonçant en octobre être disposé à des « négociations multilatérales ». Pour Pyongyang, un accord avec les Etats-Unis en vue de la signature d'un traité de paix est primordial. Le régime est d'accord pour des négociations multilatérales mais qui, de son point de vue, peuvent être à géométrie variable (à deux, à quatre, à six) selon les sujets.
La secrétaire d'Etat américaine, Hilary Clinton, a qualifié les entretiens qu'a eus Stephen Bosworth à Pyongyang d' « exploratoires » et de « très positifs ». Dans un communiqué, le ministère des affaires étrangères nord-coréen souligne « un approfondissement de la compréhension mutuelle » et « des convergences de vue sur plus d'un point ».
Les Etats-Unis entendent que la reprise d'un dialogue bilatéral soit l'amorce d'un retour de la RPDC aux pourparlers multilatéraux. Afin de souligner la coordination avec les autres parties, après Séoul et Tokyo, M. Bosworth poursuit ses consultations à Pékin et à Moscou.
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