La Chine sera restée sourde aux appels à la clémence lui demandant d'épargner la vie du premier condamné à mort européen depuis cinquante-huit ans en République populaire. Mardi 29 décembre, l'agence officielle Chine nouvelle a en effet confirmé l'exécution par injection d'Akmal Shaikh, un ressortissant britannique de 53 ans accusé de trafic d'héroïne.
Comme c'est souvent le cas en Chine, cette exécution a eu lieu immédiatement après que la Cour suprême, dernière instance d'appel, eut confirmé la peine capitale. Cette sentance avait été prononcée mardi dans la matinée.
L'approche de la date de l'exécution de la sentence avait provoqué une vive émotion en Grande-Bretagne, où des groupes de défense des droits de l'homme et la famille du condamné n'ont cessé d'affirmer que M. Shaikh souffrait de troubles mentaux graves, comparables à une maladie maniaco-dépressive.
Deux Britanniques cités par l'association Reprieve d'aide juridique ont asssuré avoir rencontré Akmal Shaikh en Pologne il y a quelques années, à un moment où ce dernier voulait enregistrer un disque. Selon eux, son comportement était clairement celui d'un malade mental. A l'époque, il préparait un disque, dont l'un des morceaux était intitulé : " Viens mon petit lapin, viens danser et chanter avec moi "...
Selon sa famille, M. Shaikh serait ensuite parti vers la Chine, où on lui avait dit qu'il pourrait devenir une pop star dans un night-club d'Urumqi, capitale du Xinjiang. Mais, arrivé à Douchanbé, au Tadjikistan, des trafiquants rencontrés à Varsovie - qui l'avaient accompagné jusqu'à cet Etat d'Asie centrale voisin de la Chine - l'auraient convaincu de prendre seul un avion pour Urumqi en transportant une valise. A l'arrivée, la douane chinoise y découvrit 4 kilogrammes d'héroïne.
Bruno Philip avec Marc Roche
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