Le sommet de Copenhague a produit des " résultats significatifs et positifs " a estimé, dimanche 20 décembre, le ministre chinois des affaires étrangères, Yang Jiechi. Loin d'accepter toute critique pour avoir été l'un des pays considérés comme responsables de l'accord boiteux adopté dans la capitale danoise, la Chine s'est adressée une sorte d'auto-satisfecit.
Qin Gang, une porte-parole du ministère des affaires étrangères, a rappelé le même jour que la Chine " maintient fermement le droit au développement des pays en développement ". En clair, la république populaire a beau être le pollueur numéro un de la planète, sa proposition de réduire son " intensité carbone " - quantité de CO2 émis par unité de produit intérieur brut (PIB) - de 40 % à 45 % d'ici à 2020 est jugée par Pékin amplement suffisante si la Chine veut se donner les moyens d'assurer sa croissance.
Les journaux du lundi 21 décembre ont cité des officiels chinois qui ont rejeté les accusations portées par plusieurs pays contre le caractère " fermé " de la conférence de Copenhague.
Qin Gang a estimé que de " tels commentaires ne sont pas en accord avec les faits ", précisant que le premier ministre chinois, Wen Jiabao, s'est entretenu avec les leaders de petites îles menacées par le réchauffement climatique et les chefs de nations les moins développées au cours du sommet.
La version en anglais du quotidien Global Times préférait mettre en avant, le 21 décembre, la responsabilité de Barack Obama dans cet accord " tronqué ", citant Greenpeace, selon laquelle " les nations industrialisées du monde développé, et particulièrement les Etats-Unis ", auraient été les artisans de ce demi-échec.
Deuxième puissance
Le journal met l'accent sur le fait que le président américain a pu avoir été un obstacle à un accord plus satisfaisant, citant avec un évident plaisir un quotidien britannique, The Daily Telegraph, qui accuse M. Obama de " s'être aliéné le soutien chinois avec ses exigences d'inspection " internationales régulières des mesures prises par les principaux pollueurs pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.
Un professeur spécialisé dans les questions environnementales à l'Université du peuple de Pékin, Pang Jun, a estimé à ce sujet que la " Chine a fait un compromis raisonnable en acceptant que les pays en voie de développement fassent tous les deux ans un rapport sur les actions qu'ils ont volontairement engagées - pour limiter leurs émissions - ".
M. Pang justifie la position chinoise de ne pas accepter le principe de vérifications internationales, en expliquant que " sans assurance d'aide financière et de transferts de technologie de la part des pays riches, le monde en développement trouvera qu'il n'est pas raisonnable d'accepter de telles mesures de surveillance concernant leurs efforts visant à diminuer les émissions ".
La Chine, bientôt deuxième puissance économique mondiale, se classe encore elle-même dans cette catégorie des pays en voie de développement, compte tenu de son faible PIB par habitant : 3 566 dollars (2 489 euros) en 2009 contre 46 443 (32 421 euros) pour les Etats-Unis.
Bruno Philip
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