Les exportateurs suisses subissent actuellement de nombreuses restrictions. Les deux pays se donnent une année pour décider de leurs relations économiques bilatérales.
La Suisse et la Chine ont lancé lundi une étude de faisabilité en vue d'un accord de libre-échange. Les deux pays espèrent terminer les travaux d'ici à 2010 et, si ces derniers sont concluants, lancer aussitôt les négociations. «Ce serait une belle façon de commémorer le 60e anniversaire de l'établissement de nos relations bilatérales», a déclaré le ministre chinois du Commerce Chen Deming. La Suisse était l'un des premiers pays à reconnaître la Chine après la révolution maoïste. Le lancement de cette étude a eu lieu en marge de la 7e Conférence de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qui a débuté hier à Genève.
La ministre suisse de l'Economie Doris Leuthard n'a pas caché son enthousiasme. Pour l'heure, la Chine est le 4e marché d'exportation pour l'économie suisse, après l'Union européenne, les Etats-Unis et le Japon et le 3e pays pour les importations, après l'UE et les Etats-Unis. «Mais le potentiel est grand, a-t-elle déclaré. Un accord de libre-échange ouvrira la voie de nouvelles opportunités d'investissements. Un tel accord offrira aussi une sécurité légale aux échanges.»
Selon la ministre suisse, il existe à présent de nombreux obstacles au commerce, notamment des barrières non tarifaires qui ne sont pas toujours prévisibles. «Celles-ci coûtent très cher à nos exportateurs», a-t-elle ajouté. Les autres thèmes porteront sur la libéralisation des services, les investissements et le commerce des biens environnementaux dont la Suisse est un spécialiste mondial.
Doris Leuthard s'apprête d'ores et déjà à se rendre à Pékin en février pour participer au lancement des travaux exploratoires. Elle ira une nouvelle fois en Chine l'été prochain pour l'inauguration du pavillon suisse à l'Exposition universelle de Shanghai.
Tout aussi optimiste, le ministre Chen Deming a expliqué que la Chine suit la voie commerciale bilatérale tout en misant sur les négociations du Cycle de Doha dans un cadre multilatéral. L'Empire du Milieu négocie actuellement 14 accords bilatéraux de libre-échange avec 37 pays/régions, ce qui représente 25% de son commerce extérieur. Seize accords sont déjà en boîte, dont celui avec l'Association de pays de l'Asie du Sud-Est, qui entrera en vigueur dès le 1er janvier 2010.
Face aux accusations selon lesquelles le yuan est sous-évalué dans le but d'aider les exportations chinoises, le ministre Chen a fait remarquer que suite à son appréciation en douceur depuis 2005, le surplus commercial de la Chine est passé de 290 à 190 milliards en trois ans. Il a souhaité que d'autres pays mettent aussi une politique de monnaie stable pour éviter les dérapages. Selon lui, le yuan stable a été un atout pour faire face à la crise.
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