mardi 26 janvier 2010

La Chine et l'Inde au plus haut

Le Monde - Economie, mardi, 26 janvier 2010, p. MDE6

OTIS ELEVATOR Company, leader mondial des ascenseurs, est une institution américaine créée par Elisha Graves Otis, il y a cent soixante ans. Une longévité qui lui permet d'avoir à son actif la construction des ascenseurs des monuments les plus célèbres au monde. La tour Eiffel, le Vatican, le gratte-ciel Chrysler à New York font partie de son palmarès, tout comme la tour Petronas en Malaisie, les 162 étages du Bury Khalifa à Dubaï, la Perle de l'Orient de Shanghaï ou les 1 400 ascenseurs et Escalator des Jeux olympiques de Pékin en
Chine...

La société, qui a réalisé près de 13 milliards de dollars (9,2 milliards d'euros) de chiffre d'affaires en 2008 est une mangeuse de capital. Le prix d'entrée dans cette industrie est corsé, ce qui réduit la concurrence à une poignée de solides compagnies : le finlandais Kone Corporation, le suisse Schindler Holding, l'allemand ThyssenKrupp Elevator, les japonais Hitachi, Mitsubishi, Toshiba...

La direction d'Otis a vu en 2009 son carnet de commandes s'alléger. Nicholas Heymann, l'analyste de la société de Bourse Sterne Agee, évoque un déclin de 25 % à 27 % des demandes en nouveaux équipements pour 2009. Et prévoit encore pour 2010 une baisse des mises en chantier.

Mais le groupe peut compter sur les rentrées stables et régulières des services après-vente : 55 % de son chiffre d'affaires. Et la diversification géographique est très poussée. Otis est présent dans 200 pays. Ce qui lui permet de compenser les faiblesses des Etats occidentaux par des commandes en Chine et en Inde. Le marché français, aujourd'hui, représente environ 14 000 ascenseurs par an; en Chine, 200 000 unités sont construites chaque année.

Otis, qui réalise 80 % de ses ventes à l'étranger, est devenu un acteur incontournable en Chine. Sa part de marché y est de 28 %. Et la croissance habituelle des nouveaux équipements Otis en Chine est de 10 % à 20 % par an. Pour mieux s'intégrer au paysage, le groupe américain travaille avec des fournisseurs locaux et a construit plusieurs usines à Tianjin, Guangzhou, Hangzhou, Suzhou, Dalian, Shanghaï. Et il vient d'annoncer un nouveau projet à Chongqing, qui ouvrira ses portes en janvier 2011.

Otis, filiale d'United Technologies, en est une des branches les plus rentables. M. Heymann souligne les juteuses marges opérationnelles qui tournent autour des 20 %. La société, estime-t-il, devrait ainsi, en 2009, réaliser un chiffre d'affaires de 11,627 milliards de dollars avec 2,410 milliards de dollars de bénéfices d'exploitation.

Pour rester numéro un, la direction du groupe parie sur l'innovation. Le poste recherche et développement représente 2 % du chiffre d'affaires. Et, crise ou pas, les fonds alloués demeurent. Quelque 1 500 spécialistes de l'ingénierie s'activent sur le site de Farmington (Connecticut). Et 3 500 autres poursuivent leurs études, dans les sites de fabrication, à Gien (France), Madrid et dans les usines chinoises... La chasse aux coûts et la poursuite de la qualité sont, aux dires du président Didier Michaud-Daniel, " obsessionnelles ".

PHOTO - India's Minister of Commerce and Industry Anand Sharma (L) and China's Commerce Minister Chen Deming attend a signing ceremony at the China-India trade and investment cooperation forum in Beijing January 19, 2010. India's gross domestic product growth is expected to accelerate in 2010 from 2009, Sharma said on Tuesday.

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