Le propos. Autres temps autres moeurs. Dans les écoles chinoises, le journal intime demandé par les instituteurs, et lu devant la classe, était écrit la plupart du temps dans une langue de bois sans aucune personnalité. Avec le phénomène du blog, pratiqué par 211 millions de Chinois, soit les deux tiers des 338 millions d'internautes du pays, deux nouveaux travers ont été décelés par Liu Chang, un chercheur de l'Université de la communication de Chine à Pékin. Le narcissisme, d'une part : « par rapport à une réalité grise et décevante, le Net sert sans doute de vecteur de liberté », analyse-t-il. Plus inquiétant, l'« utilisation du clavier comme arme » est apparue. Réservée aux extravertis, lycéens et étudiants pour la plupart, elle consiste à traquer un « webcitoyen » jusqu'à lui adresser collectivement des insultes et à le terrifier socialement.
L'intérêt. Les limites de l'effervescence technique et intellectuelle qui parcourt la Chine actuellement sont parfaitement rendues par l'équipe d'auteurs de cette revue, dont la plupart sont « immergés » sur place.
La revue. Fondée en 1988 par le sociologue des médias Dominique Wolton, son objectif est de faire comprendre les liens entre information, communication, connaissance et société(s).
« Société civile et Internet en Chine et en Asie orientale », « Hermès », numéro 55, CNRS Editions, 239 pages, 25 euros.
JEAN-MARIE COLOMB
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