Le numéro un mondial des additifs pour béton a bénéficié de la forte demande des marchés émergents pour la construction d'infrastructures.
A l'instar d'ABB et de Sulzer, Sika a bien résisté à la crise. C'est ce que démontrent les résultats annuels présentés mardi à Zurich par le numéro un mondial des additifs utilisés dans le béton.
Le groupe zougois a pu partiellement compenser le recul de son chiffre d'affaires en Europe du Nord et en Amérique du Nord par son essor dans les marchés émergents. Ces derniers, à l'instar de la Chine (45% de la demande mondiale de ciment) ont un énorme besoin d'additifs et de produits de revêtements imperméables pour la construction d'infrastructures. En conséquence, alors que le secteur de la construction s'est écroulé dans certains pays, le chiffre d'affaires n'a reculé que de 10,2% à 4,15 milliards de francs. La moitié de cette baisse est due à des effets de change négatifs.
La région comprenant l'Inde, le Moyen-Orient et l'Afrique a réalisé la plus forte progression. Les ventes y grimpent de 11,2%. En Amérique du Sud aussi, grâce au Brésil, le chiffre d'affaires progresse de 8% à 462 millions de francs. Le recul le plus marqué est enregistré en Europe du Nord (-8,8%), suivi par l'Amérique du Nord (-7,7%). «Dans ces deux régions, le secteur de la construction ne devrait pas voir la fin de la crise avant 2012», estime Ernst Brätschi, patron du groupe qui emploie près de 12?400 employés à fin 2009.
Suite à la suppression d'un millier d'emplois (7,7% des effectifs totaux), la société également active dans les adhésifs pour l'industrie solaire et les composants automobiles a augmenté sa rentabilité. Son bénéfice net a grimpé de 0,7% à 269,4 millions. «Il s'agit du second meilleur résultat de notre histoire, après celui de 2007», commente son responsable financier Ronald Trächsel. Grâce notamment à une baisse des coûts des matériaux et des impôts, le groupe créé en 1910 a généré un cash-flow opérationnel en hausse. Il a plus que doublé à 368,7 millions. Ainsi, Sika a pu réduire son endettement à 265 millions, contre 465 millions un an plus tôt.
Après avoir pris une participation majoritaire dans Jiangsu TMS Admixture, spécialiste chinois des additifs pour le béton, et acquis la société anglaise Iotech l'an dernier, Sika veut s'emparer d'autres entreprises. «Il y aura plus de rachats d'entreprises cette année qu'en 2009, soit pour acquérir de nouvelles technologies, soit pour s'étendre dans de nouveaux marchés», relève Ernst Brätchi. Sika a les moyens de ses ambitions. Entre les facilités de crédit et ses propres liquidités, le groupe peut disposer d'un milliard de francs à cet effet, selon Ronald Trächsel.
© 2010 Le Temps SA. Tous droits réservés.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire