La crise a bouleversé la répartition des ventes au profit des modèles moins rentables. Volkswagen reste néanmoins le constructeur européen le plus solide financièrement et le mieux exposé à la croissance des pays émergents.
Des volumes et des parts de parché en hausse, mais une rentabilité fortement dégradée. Telle est la situation de Volkswagen à l'issue d'une année 2009 très atypique pour le secteur automobile.
Commercialement, le premier constructeur européen a très bien tiré son épingle du jeu. Ses livraisons ont progressé de 1,3 % à 6,3 millions d'unités. Mais la crise, en faisant la part belle aux petits modèles, a conduit à une baisse du chiffre d'affaires de 7,6 %, à 105,2 milliards d'euros. Quant au résultat opérationnel, il est passé de 6,3 milliards d'euros en 2008 à 1,9 milliard en 2009.
« Volkswagen ne peut pas nier que la crise a eu un impact sur son __mix modèle'' », commente Horst Schneider, analyste chez HSBC, cité par l'agence Bloomberg.
De fait, sa marque haut de gamme Audi a vu ses ventes chuter de 5,4 % au profit de Volkswagen (+7,8 %) et de Skoda (+ 1,4 %). Et au sein de chaque marque, ce sont souvent les petits modèles, moins rentables, qui ont tiré les ventes. A cela s'ajoute le fait que les hausses de volumes dans les pays émergents proviennent de nouvelles capacités, ce qui signifie des coûts fixes plus élevés. Ces résultats en dessous des attentes et l'annonce d'une réduction du dividende n'ont pas réjoui les investisseurs, qui ont sanctionné l'action par une baisse de 1,29 %.
Avec des flux de trésorerie en hausse à 10,6 milliards d'euros, Volkswagen reste néanmoins le constructeur européen le plus solide financièrement. Le géant de Wolfsburg termine l'année sur un bénéfice après impôts de 960 millions d'euros, contre 4,8 milliards en 2008. Cette baisse de rentabilité est à comparer avec des pertes nettes de 3,1 milliards d'euros chez Renault et de 1,1 milliard chez PSA. Sans même parler de la situation de son compatriote Opel (General Motors), dont l'avenir s'assombrit vu la réticence de Berlin à le renflouer.
Garantie de l'emploi prolongée
Loin des plans de départs de ses concurrents, Volkswagen s'est même permis de prolonger la garantie de l'emploi pour ses 100.000 salariés en Allemagne, en échange d'efforts de productivité. Confiant, le constructeur s'engage pour 2010 sur « un chiffre d'affaires et un résultat opérationnel en hausse, malgré les changements dans la répartition des volumes selon les marchés ». Il devrait, d'un côté, tirer parti de plusieurs lancements, tels que l'Audi A1, A7, A8, ainsi que la nouvelle Passat et le Touareg. La nouvelle Polo comptera pour la première fois en année pleine. D'un autre côté, il devra faire face à l'arrêt brutal de la prime à la casse en Allemagne, son marché le plus important avec la Chine. Or, les immatriculations ont commencé à décliner outre-Rhin.
A moyen terme, c'est-à-dire en 2012 ou 2013, Volkswagen vise une marge opérationnelle de 5 %, contre 1,8 % en 2008, pour des ventes de 8 millions de véhicules.
Ses atouts : sa présence dans les pays émergents, en particulier la Chine et le Brésil, et bientôt l'Inde par le biais de son partenariat avec Suzuki. Groupe multimarque, Volkswagen veut jouer de plus en plus sur la mise en commun de plates-formes, comme pour le Touareg et le Cayenne hybrides, ou alors l'Audi A1 et la Polo.
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