Le Soir - 1E - SPORTS, lundi, 19 avril 2010, p. 36
Les rivaux du pilote McLaren-Mercedes ont multiplié les arrêts au stand, lui pas.
Il s'agit sans doute de ma plus belle victoire en Grand Prix », gravait Jenson Button sur la muraille de Chine. Il en compte désormais neuf à son palmarès de champion du monde en titre. Dont deux au volant de la Mclaren-Mercedes qui a signé le doublé sous la pluie de Shanghai grâce à une course tout aussi impressionnante de Lewis Hamilton. « En début de course, j'ai fait le mauvais choix de rentrer au stand sous les premières gouttes. Mes pneus intermédiaires se sont mis presque aussitôt à se dégrader et j'ai dû refaire un détour par les stands pour remettre des "secs", perdant un temps précieux dans ces manoeuvres. »
Des secondes que son nouvel équipier Button n'a donc pas dépensées en restant sur la piste à l'image de Nico Rosberg - alors leader sur sa Mercedes - ou des Renault de Robert Kubica (3e) et de Vitaly Petrov (5e derrière la Sauber de de la Rosa).
« Rester en pneus secs et tendres fut capital, insistait Button qui fusillait du regard celui qui avait l'outrecuidance d'induire la chance dans son succès. La chance n'a rien à voir là-dedans. On a pris les bonnes décisions et chaque élément a fonctionné à merveille entre les stands et la piste. Et notre avance aurait été plus confortable si la voiture de sécurité n'avait pas, à un moment donné, provoqué un regroupement derrière elle. »
Alors que l'écurie Red Bull, imitée par Ferrari, s'emmêlait les pinceaux et galvaudait le bénéfice de la présence de Vettel et de Webber sur la première ligne au départ dans des retours précipités au stand - indépendamment du départ volé par Alonso qui fut prié de s'arrêter pour subir une pénalité -, Button prit le pouvoir au 19e des 56 tours. Il est vrai que les pneus de Rosberg étaient à l'agonie et que l'Allemand se rendit coupable d'un « tout-droit » avant de se résoudre à changer de gommes.
Au 39e tour, Button fit à son tour escale devant ses mécaniciens sans perdre son leadership, revenant sur le circuit détrempé par une pluie plus forte devant Hamilton qui avait gobé tous ses rivaux. Le doublé McLaren-Mercedes prenait forme. Hamilton allait-il attaquer son équipier ? Button s'en inquiéta par radio auprès de son team qui le rassura : »Tu es dans les mêmes chronos, continue comme ça. »
Et l'usure des pneus, alors que l'averse s'intensifiait, finit de figer les positions sur le podium, avec Rosberg en complément en dépit de la menace d'un Alonso incisif malgré tous ses arrêts au stand.
« Ce fut très agréable comme sensation de mener la course pendant un long moment, savourait Rosberg. Les conditions ont été épouvantables et ont joué un rôle déterminant sur les pneumatiques, les miens m'interdisant de résister à Button et de faire mieux que troisième. Ce qui me place tout de même en deuxième place au classement du Mondial avant d'attaquer les épreuves européennes. On a le moral au zénith ! »
Chez Red Bull, il était plutôt dans les chaussettes...
© 2010 © Rossel & Cie S.A. - LE SOIR Bruxelles, 2010
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