La secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac, a visité deux villes chinoises jugées prioritaires cette semaine.
Après François Fillon il y a quelques semaines, Nicolas Sarkozy est attendu Pékin le 28 avril pour une visite officielle de trois jours. Destinés à effacer la brouille franco-chinoise de 2008-2009, ces déplacements sont essentiellement politiques. Mais ils servent aussi, naturellement, à resserrer les liens économiques entre les deux pays et à faire avancer quelques contrats. Forte de 2.000 entreprises qui emploient environ 300.000 personnes, la présence française dépasse largement les seuls secteurs très identifiés par l'opinion publique hexagonale du nucléaire et de l'aéronautique. La plupart des grands groupes sont en effet installés depuis longtemps sur place : Carrefour (157 hypermarchés), le plus actif, Lafarge, Alstom, Saint-Gobain, Suez Environnement, Schneider Electric, PSA, etc. Mais des dizaines d'entreprises de taille plus moyenne, et moins visibles, ont une activité réelle.
L'activité de ces entreprises - un chiffre d'affaires global d'une trentaine de milliards d'euros - témoigne autant de la présence française que le volume des exportations tricolores (7,88 milliards d'euros en 2009, après 9 milliards en 2008). Il n'en reste pas moins que la part de marché de la France reste faible (1,3 %) comparée à celles de l'Allemagne et des Etats-Unis (7,7 % chacun). La plupart du temps, les acteurs français sont confrontés à des difficultés juridiques (protection des innovations, obligation d'avoir des partenaires locaux, etc.). Mais, hormis le cas des entreprises qui utilisent la Chine comme base d'assemblage et de réexportation, la question principale consiste à savoir dans quels domaines leur apport est le mieux accueilli et le plus profitable face des producteurs locaux dont les capacités industrielles et les compétences se renforcent chaque jour et dont le pouvoir central protège le développement. La réponse se situe sans doute pour une part dans des activités de niche au sens large, qu'il s'agisse de l'environnement ou de savoir-faire spécifiques comme l'architecture (Arep, le bureau d'architecture de la SNCF, a réalisé cinq gares, dont celles de Shanghai et de Wuhan, d'où partent les TGV pour Canton).
Cités prometteuses
Le ministère du Commerce extérieur, Ubifrance et les chambres de commerce viennent, parallèlement, de choisir quatre villes considérées comme prioritaires pour les investissements cette année. Moins courues que les très grandes mégalopoles internationales, elles sont jugées prometteuses par leur croissance. Sur la côte nord, il s'agit de Tianjin (site d'assemblage des A320) et du grand port de Dalian ; sur la côte sud, de Xiamen, en raison de sa spécialité high-tech ; et enfin, à l'intérieur, de Chongqing. Avant Tianjin, c'est dans cette dernière ville, où le pouvoir de la municipalité s'étend sur 32 millions de personnes, que la secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac, s'est rendue cette semaine à la tête d'une délégation d'entreprises. Une étape qui n'a pas été choisie au hasard : Suez et Lafarge y sont présents depuis longtemps et, surtout, le patron du PC local, Bo Xilai, ancien ministre du Commerce extérieur, affiche des ambitions réformatrices - il a emprisonné plusieurs milliers de personnes pour corruption, dont des patrons de la police -et aime citer Victor Hugo.
© 2010 Les Echos. Tous droits réservés.
Création d'un fonds d'investissement franco-chinois
Le Monde - Economie, vendredi, 16 avril 2010, p. 14 © 2010 SA Le Monde. Tous droits réservés.
La Caisse des dépôts (CDC) va créer avec la Banque de développement de Chine, une institution financière adossée au gouvernement chinois, un fonds d'investissement franco-chinois de 500 millions d'euros. Ce fonds pourrait financer des PME françaises, des PME chinoises ainsi que des PME françaises exportant en Chine. Convaincu que les fonds souverains sont des acteurs essentiels du financement de l'économie, Augustin de Romanet, directeur général de la CDC, veut promouvoir toutes sortes de cofinancements, par l'intermédiaire de fonds bilatéraux ou multilatéraux ou directement dans de grands projets de long terme.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire