Confrontée à une avalanche de scandales, la Chine tente de reconquérir la confiance des consommateurs étrangers et d'apaiser sa population.
Un lecteur MP3 sur les oreilles, deux petites filles américaines dansent près d'un arrêt de bus. Un slogan apparaît. « Fabriqué en Chine avec un logiciel de la Silicon Valley ». Ce spot diffusé sur quelques chaînes de télévision américaines, européennes et asiatiques fait partie de la grande campagne de reconquête de l'opinion lancée par Pékin. Après la découverte de la dangerosité de plusieurs productions chinoises, les autorités redoutent un rejet des marchandises « made in China ».
Pour enrayer une contraction des exportations, le gouvernement affirme renforcer les contrôles sur ses entreprises. Quant à l'AQSIQ (Administration générale pour le contrôle de la qualité, l'inspection et le contrôle sanitaire), elle ne cesse d'édicter de nouvelles règles pour contraindre les groupes à respecter les standards étrangers. La semaine dernière, les autorités ont ainsi réprimandé les sociétés ayant utilisé du cadmium dans la fabrication de bijoux pour enfants.
Inefficacité du pouvoir
Lors de son passage en début de semaine à Washington, le président, Hu Jintao, aurait lui-même promis de se pencher sur le douloureux dossier des « cloisons sèches » contaminées. Massivement utilisées pour la construction de maisons aux Etats-Unis, notamment après l'ouragan Katrina, ces cloisons fabriquées en Chine sont soupçonnées de rejeter des substances provoquant des saignements de nez, des troubles du sommeil et des démangeaisons.
Mais si Pékin enchaîne les initiatives pour redorer son image à l'international, le régime livre sa plus importante bataille sur son propre marché, où la population vit de plus en plus mal la multiplication des scandales sanitaires.
En février, l'opinion a découvert avec effroi que des stocks de lait en poudre contaminé à la mélamine, qui avait déjà empoisonné plusieurs centaines de milliers de bébés en 2008, continuaient d'être écoulés dans la province de Guizhou. Un mois plus tard, c'est la toxicité des boîtes de plastique dans lesquels les habitants ont l'habitude de commander leur nourriture qui était dénoncée par les médias d'Etat. Et la semaine dernière, le gouvernement a reconnu qu'il avait mis au jour un trafic de farine blanchie à la chaux pulvérulente.
Dépassé par cette avalanche qui alimente les critiques contre l'inefficacité du pouvoir ainsi que les soupçons de corruption, le gouvernement vient de créer une Commission de contrôle de la sécurité alimentaire. Il a placé à sa tête le vice-premier ministre, Li Keqiang, présenté comme l'un des futurs leaders du régime.
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