Après l'Europe et les États-Unis, ce sont les pays émergents qui demandent maintenant à la Chine de réévaluer le yuan. Le gouverneur de la Banque centrale indienne vient d'accuser ouvertement Pékin de maintenir sa monnaie à un niveau « artificiellement bas », en ajoutant qu'un réajustement aurait un « impact positif » sur les exportations de son pays. Même chose du côté du Brésil, qui estime que cette opération est même « absolument capitale pour l'équilibre de l'économie mondiale ».
Pour la Chine, c'est un double coup de pied de l'âne. En effet, l'Inde et le Brésil brisent d'abord l'unité apparente du groupe des Bric, dont ils font partie avec la Chine et la Russie. Ils tuent ensuite les velléités de la Chine à s'imposer comme le leader des pays émergents dans le monde.
Pour défendre le maintien de sa monnaie à 6,8 yuans pour 1 dollar depuis juillet 2008, la Chine avait beau jeu de dénoncer les pressions des pays développés pour les opposer aux intérêts des pays pauvres. C'est fini, ces derniers la lâchent.
« Jusqu'à présent, ils n'en pensaient pas moins, mais, s'ils n'avaient rien dit, c'était de peur de lui déplaire », persifle un financier asiatique.
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