La capacité de production d'énergies renouvelables dans le monde s'élève à 250 gigawatts, ce qui correspond à la consommation de 75 millions de foyers.
Chine, Etats-Unis, Royaume-Uni : c'est le tiercé gagnant des pays du G20 qui ont investi le plus dans les énergies renouvelables en 2009. Ce classement réalisé par l'institut de recherche américain Pew, spécialisé dans la prévision stratégique, bouscule les idées reçues, tout en confirmant l'indéniable poussée de l'énergie verte. Depuis 2005, les investissements dans cette filière ont progressé de 230 %, pour atteindre l'an passé un total de 162 milliards de dollars. Selon Bloomberg New Energy Finance, qui suit de près l'évolution de ce secteur, cette tendance devrait se renforcer en 2010. Un total de 200 milliards de dollars est anticipé par les analystes financiers, ce qui serait un nouveau record absolu.
Au niveau mondial, la capacité de production des énergies propres atteint environ 250 gigawatts « propres », correspondant à la consommation de 75 millions de foyers. Pour la première fois, la Chine est devenue le premier investisseur au monde, avec un total de 34,6 milliards de dollars. L'empire du Milieu devance les Etats-Unis (18,6 milliards de dollars), le Royaume-Uni (11,2 milliards de dollars, l'Espagne (10,4 milliards de dollars), le Brésil (7,4 milliards), l'Allemagne (4,3 milliards), le Canada (3,3 milliards) et l'Italie (2,6 milliards). La France est au douzième rang du G20 (1,8 milliard de dollars). La majorité des pays se concentrent sur une ou deux technologies (solaire et éolien). En revanche, la Chine semble explorer toutes les pistes, y compris la biomasse et les minicentrales hydrauliques.
En termes de puissance installée, les Etats-Unis tiennent toujours la corde avec 53,4 GW (toutes sources confondues), mais ils sont talonnés par la Chine (52,5 GW). Derrière ces géants, deux pays européens réalisent une bonne performance, compte tenu de leur population et de leur superficie : l'Allemagne (36,2 GW installés, en majorité dans l'éolien) et l'Espagne (22,4 GW, en majorité solaire).
En termes de densité, c'est l'Espagne qui réussit le meilleur score. Madrid consacre 0,74 % de son produit intérieur brut aux sources d'énergie verte, devant le Royaume-Uni (0,51 %), la Chine (0,39 %), le Brésil (0,37 %), le Canada (0,25 %) et l'Allemagne (0,15 %). Selon le Pew Institute, ces pays possèdent la stratégie de développement dans les énergies nouvelles « la plus forte » des pays du G20.
L'éolien sort grand vainqueur de cette course, avec environ 50 % des financements et la moitié des nouvelles capacités décidées l'an passé. Selon l'institut américain, il fait désormais partie des technologies « propres, sûres et compétitives ». Le solaire est aussi en progrès, grâce à une sensible baisse du coût des capteurs photovoltaïques. La technologie à film mince qui arrive à maturité devrait renforcer l'intérêt pour cette filière dans le futur. En revanche, la biomasse connaît une baisse sensible d'intérêt de la part des investisseurs.
Ces progrès rapides sont le résultat de décisions politiques et de réglementations favorables à l'énergie sans carbone. Les Américains restent les incontestables champions de l'interventionnisme d'Etat, avec 66,6 milliards de dollars injectés par la puissance publique locale ou fédérale dans ces projets. Largement mieux que la Chine (46,9 milliards de financements publics), la Corée du Sud, nouvelle venue dans le secteur (27,8 milliards en 2009), le Japon (8,6 milliards) et l'Allemagne (4,2 milliards). Outre-Atlantique, le développement de la « clean energy » a entraîné la création de 68.000 entreprises et de 770.000 emplois nouveaux. Selon certains experts américains, cette activité se situe actuellement à un niveau de développement équivalent à celui des technologies de l'information d'il y a trente ans et des biotechnologies du début des années 1990. Le potentiel de croissance de ce secteur semble donc considérable.
L'Allemagne domine en Europe
A la fin 2009, l'Allemagne possédait une puissance électrique installée faisant appel aux énergies renouvelables chiffrée à 36,2 GW, contre 9,4 GW pour la France. A titre de comparaison, le parc nucléaire français a une capacité de 63 GW.En 2009, Berlin a investi au total 4,3 milliards de dollars dans les énergies renouvelables, contre 1,8 milliard en France. Les investissements publics de l'Allemagne dans le secteur sont estimés à 4,2 milliards de dollars depuis 2008, contre 2,7 milliards pour la France. Le parc d'éoliennes installées en Allemagne produit 23.900 MW, contre 3.400 MW en France. L'énergie solaire installée en Allemagne atteint une puissance de 7.750 MW contre 467 MW pour l'Hexagone. Les investissements réalisés en 2009 outre-Rhin concernent le solaire à hauteur de 44,3 % contre 31,2 % pour l'éolien. Pour la France, 63,3 % des investissements sont allés à l'éolien et 19,2 % au solaire.
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