Dernier examen blanc avant le Mondial. L'équipe de France, qui affronte la Chine, ce soir au stade Michel-Volnay à Saint-Pierre (18 heures sur TF1), doit lever les interrogations sur l'efficience de son nouveau schéma tactique plus offensif. Face à une faible formation chinoise (84e au classement Fifa), la sélection française n'a d'autre choix que de réaliser un carton plein pour se rassurer à une semaine de la rencontre de tous les dangers contre l'Uruguay. Pour Florent Malouda, les objectifs sont clairs : « Monter en puissance, gagner en confiance, gommer nos erreurs. Il faut arriver au Mondial sûr de soi et entamer le premier match en se disant : »on va leur marcher dessus*. » Les Bleus veulent donc profiter de leur premier match à la Réunion dans une ambiance qui s'annonce survoltée pour peaufiner leurs automatismes. Tour d'horizon des problèmes à régler.Une défense fébrilePerpétuellement remaniée en raison des blessures ou des suspensions de ses hommes de base (Gallas et Abidal), la charnière centrale n'a pas été reconduite plus de deux fois de suite depuis l'Euro 2008. « Ce sont des joueurs de talent, d'expérience. Mais pour certains postes, c'est mieux d'avoir fait 40 matchs que 15 ensemble », a reconnu hier Raymond Domenech, qui battra contre la Chine le record de Michel Hidalgo (75 matchs comme sélectionneur). Après avoir cravaché pour se remettre d'une blessure au mollet, William Gallas a été victime de maux de ventre mercredi. Inquiétant? « Il va nettement mieux que s'il allait plus mal, nettement moins bien que s'il allait mieux. Au lieu de faire 1 h 30 il fera peut-être 1 h 28 », a ironisé le sélectionneur qui le titularisera. Reste, la mauvaise habitude de prendre des buts d'entrée de jeu - 11e minute contre le Costa Rica, 6e contre la Tunisie. « On ne peut pas stigmatiser les défenseurs, il y a un problème de communication, c'est un nouveau système. Il faut corriger ça. Il n'est pas question de commencer le Mondial en prenant un but dans le premier quart d'heure », a averti Malouda.
Un équilibre pas encore au pointLe réaménagement tactique opéré par Domenech, qui aligne désormais cinq joueurs à vocation offensive, pose des problèmes d'équilibre et fragilise le bloc défensif. Ce qui implique une compréhension sans faille entre les joueurs dans la phase de replacement. Même problématique au regard du déséquilibre entre un flanc gauche percutant (Evra-Malouda-Ribéry) et un flanc droit atone (Sagna-Gourcuff-Govou). « La bascule doit s'effectuer. Govou apporte ce que j'attends de lui, il pourrait être plus présent devant le but. Mais il doit y avoir un rééquilibrage, on ne peut pas tous partir à l'abordage », a expliqué le sélectionneur avant de faire part de ses certitudes : « Il y a quelque chose de solide, de créatif dans l'animation offensive. Attaquons bien pour obliger nos adversaires à défendre plus que nous. »
Une attaque en manque d'efficacité« Contre la Chine, il faut du jeu, des buts, la victoire et après on sera plus confiants et mieux dans nos têtes », a exhorté Djibril Cissé. Mais pour l'heure, les attaquants pèchent à la finition. Nicolas Anelka éprouve ainsi des difficultés à se créer des occasions (voir ci-dessous). Les autres attaquants (Gignac, Henry, Cissé) n'ont pas non plus marqué lors de leur entrée en jeu. Ce faible rendement offensif s'explique en partie par un schéma de jeu penchant trop à gauche. Ce que les Tunisiens ont parfaitement compris en renforçant leur défense de ce côté.
Des leaders à confirmer : Patrick Vieira écarté, Thierry Henry sur le banc et William Gallas, soucieux de retrouver la grande forme, les Bleus seraient-ils en panne de leadership? Une question sans fondement pour Domenech : « Henry est là, Gallas, Abidal, Evra, Ribéry, Anelka aussi. Il y a encore des joueurs cadres, six-sept joueurs qui ont fait des grandes compétitions, qui jouent dans des grands clubs. » Une réponse convenue suivie d'un avertissement : « Plus que l'expérience, je préfère la forme. » Dans ces conditions, on comprend mieux le choix du sélectionneur de confier le brassard à Patrice Evra qui semble faire l'unanimité. « Un capitaine très impliqué, à l'attitude exemplaire. Il est attentif et n'hésite pas à communiquer, même sur les choses qui fâchent », tranche Malouda.
Cyrille Haddouche
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