Et si c'était elle ? Comment elle s'est muée en hyperprésidente du PS. Tout en cajolant les barons.
En 1992, alors que la gauche court à la catastrophe aux législatives de l'année suivante sous le règne d'un François Mitterrand finissant, Olivier Duhamel, futur eurodéputé socialiste, organise un dîner de son club. Il est baptisé les Parnassiens, parce que le repas a lieu au premier étage du restaurant La Rotonde, à Montparnasse. Autour de la table sont réunis Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn, le rocardien Alain Bergougnoux et le fabiusien Henri Weber. Au menu : l'avenir. Olivier Duhamel émet un souhait : « Et si, pour le PS, l'objectif le plus important était d'élire la première femme président de la République ? Pourquoi pas Martine ? » A l'époque, tout le monde s'esclaffe à cette idée. Près de vingt ans plus tard, l'hypothèse est devenue crédible.
La maire de Lille a conquis ses galons de présidentiable. Certes, rien n'est joué, on n'est même pas certain qu'elle sera candidate et encore moins qu'elle puisse battre Nicolas Sarkozy. Mais les données objectives, à commencer par les sondages, la mettent dans la course. Elle est devenue chef de l'opposition, rôle qu'elle a tenu tout le long de l'émission « A vous de juger », jeudi 14 octobre, pourfendant le pouvoir avec une combativité redoublée, à l'unisson de ses troupes. Elle ne loupe pas une manif contre la réforme des retraites, avec la sensation d'être bien accueillie par les manifestants, ce qui n'était pas arrivé aux socialistes depuis des lustres.« J'ai François Chérèque et les autres leaders syndicaux tous les deux jours au téléphone. Mais la vraie sortie politique des grèves sera en 2012 », confie Aubry.
Certes, quelques voix discordantes brouillent parfois l'unité chèrement acquise. Chaque fois, la première secrétaire tente de désamorcer la critique. C'est le cas avec Ségolène Royal lorsque la présidente de Poitou-Charentes demande, sur TF1, aux jeunes de descendre dans la rue - Aubry assure contre l'évidence que les propos sont sortis du contexte - ou, plus récemment, avec Benoît Hamon. A RTL, le porte-parole du PS avait affirmé que le projet socialiste sur les retraites, en tout cas l'allongement de la durée de cotisations, pouvait être revu à la baisse si la donne économique changeait (lire page 46).« Benoît Hamon n'a en aucun cas posé de problèmes au PS, moins en tout cas que Dominique Strauss-Kahn quand il a parlé de dogme au sujet des 60 ans », assure Martine Aubry.
Pacification. Tout irait donc très bien après les débuts chaotiques liés au calamiteux congrès de Reims qu'elle emporte, selon quelques auteurs, à la faveur de triches.« A l'époque, raconte le député de Seine-Saint-Denis Claude Bartolone,on ne lui serrait pas la main, on lui prenait le pouls ! » La première secrétaire a peu à peu conquis le terrain au sein de son parti, pacifié les querelles, mis tout le monde au travail et rendu l'espoir à un camp qui se sentait damné après la cuisante défaite des européennes. En juin 2009, au conseil national qui suit ce scrutin, Martine Aubry lance à la tribune une phrase clé : « Jusqu'à maintenant, j'ai été la première secrétaire que vous vouliez que je sois. Maintenant, je serai la première secrétaire que je veux être.»
Elle va donc mettre en place une organisation très personnelle en jouant sur plusieurs tableaux. D'un côté, elle multiplie les relations bilatérales, neutralisant les fronts les uns après les autres.« J'ai mis beaucoup du mien pour pacifier le parti. Avant chaque grande décision, je réunis les douze qui comptent au PS. Quant à Dominique Strauss-Kahn, je l'ai fréquemment au téléphone. » Martine Aubry tresse aussi des lauriers à ses ennemis d'hier. Laurent Fabius, qui l'a soutenue au congrès de Reims : « C'est lui qui apporte le plus au parti aujourd'hui. Il est d'une loyauté et d'un engagement extraordinaires. » Delanoë ? Elle déjeune tous les deux mois avec lui. Son vieil opposant François Rebsamen, le sénateur maire de Dijon ? Elle lui a confié la présidence de la convention du PS sur la sécurité, organisée en novembre dans sa ville.« Elle veut m'amadouer », s'amuse-t-il, tout en acceptant le job.« Martine a réussi, dit Fabius,parce qu'elle a donné à manger à tout le monde. »
Martine Aubry sait aussi se montrer séductrice. Jean Glavany, ex-ministre de l'Agriculture qu'elle avait insulté à l'Assemblée sous Bérégovoy, n'en est pas revenu de la voir rester plus de deux heures à bavarder avec lui au vernissage de l'exposition de peinture de sa fille. Patrick Bloche, député et maire du 11e arrondissement de Paris, classé delanoïste, s'amuse des attentions qu'elle lui porte. Secrétaire national à la culture et à la communication, il l'accompagne dans les manifestations culturelles comme la FIAC ou le Salon du livre. Lors du dernier Salon, cette dévoreuse de bouquins fait le tour des stands, professant son admiration pour de nombreux ouvrages que Bloche n'a pas lus.« Et le prix Médicis 2009, tu ne l'as pas lu non plus ? Il est formidable. » Et de se précipiter pour l'acheter et le donner à Bloche.
Même André Vallini, pourtant guère aubryiste, a eu droit à quelques égards. Cet été, alors qu'il se repose après une opération à l'oeil, le député de l'Isère reçoit un SMS de « Martine » le jour de son anniversaire. Etonné, il en renvoie un demandant : « Martine qui ? » Elle lui répond aussi sec : « Aubry.» S'ensuivent des échanges affectueux sur leurs problèmes oculaires communs. La première secrétaire conserve évidemment des liens amicaux avec ceux qui l'ont portée à la tête du PS : Jean-Christophe Cambadélis, Claude Bartolone, François Lamy (proche parmi les proches). Jean-Marc Germain, son directeur de cabinet, et elle-même forment un G5 qui se réunit toujours pour un repas aux restaurants La Méditerranée ou Le Marco Polo (établissement du frère de Bartolone).
Elle a aussi une nouvelle « amie » : Ségolène Royal. L'idée de la ménager est venue à la maire de Lille avant l'été : « Je ne parlerai pas le jour de l'ouverture de l'université de La Rochelle, explique-t-elle à Bartolone,parce que je veux lui laisser la place. Et à la rentrée il faut que je torde le coup à l'idée que je ne joue pas en équipe. » L'occasion se présente avec l'émission « A vous de juger » de septembre. Martine Aubry ne peut pas s'y rendre. Elle propose à Arlette Chabot Marisol Touraine ou Laurent Fabius pour la remplacer. La journaliste refuse et choisit Ségolène Royal. La première secrétaire donne sa bénédiction à son ancienne rivale et met à sa disposition des groupes de travail. De même demande-t-elle à Bartolone d'aller à la Fête de la fraternité de Ségolène Royal.« Ainsi, il n'y aura pas d'ambiguïté. »
Ouverture. Entre les deux ex-rivales, le dialogue est sincère, assure Aubry.« Ségolène ne m'a jamais promis de ne pas être candidate. On en parlera ensemble le jour venu », témoigne la maire de Lille. Lui a-t-elle laissé trop d'espace ? Certains le craignent, comme Cambadélis. Mais Martine Aubry poursuit son ouverture. Elle a apprécié que Ségolène Royal ne profite pas de la situation lors de la convention sur l'international, en octobre, à laquelle la maire de Lille n'a pu assister à cause de sa lésion à la cornée.« Elle a très intelligemment refusé d'entrer dans le jeu des rivalités », confie Martine. Ségolène, il est vrai, malgré une arrivée de star, avait dit : « Martine est irremplaçable. » L'alliance, pour l'instant, tient bon. Explication de Cambadélis : « Leur ennemi commun, c'est François Hollande. Leur espoir commun, c'est que DSK ne vienne pas. » D'où cette nouvelle douceur envers la présidente de la région Poitou-Charentes.
L'ouverture à tous crins ne plaît pourtant pas à tout le monde. Jean-Christophe Cambadélis et Claude Bartolone, auxquels elle reconnaît un rôle primordial dans sa victoire au congrès, se plaignent de ne plus avoir le monopole d'accès à Aubry et d'être parfois mis sur la touche.« Je n'ai pas confiance, vous parlez trop », leur lance-t-elle parfois. Et, quand la députée Sandrine Mazetier, proche de DSK, dit dans Libération que « Martine Aubry se met la pression toute seule »à propos d'une intention qui lui est prêtée de se porter candidate avant la fin de l'année, la maire de Lille voit rouge. Elle prive la secrétaire nationale à l'immigration de parole au bureau national qui suit.« C'est à cause de ce que j'ai dit dans Libé ? » lui demande Mazetier. Aubry ne répond même pas et se retourne, glaciale.
En fait, la première secrétaire n'accorde sa confiance qu'à un tout petit groupe, une sorte de « war room » qui se réunit tous les mardis matin.« On se contente de donner le "la" de la semaine. C'est un travail normal de coordination », se défend Jean-Marc Germain, le dircab. Tout passe par ce filtre, sauf la parole du parti (confiée à Benoît Hamon), l'économie (Michel Sapin), voire l'international (Jean-Christophe Cambadélis). Pour le reste, aucun communiqué ne sort de Solferino sans être visé par cette équipe. Elle comprend une poignée de fidèles : Jean-Marc Germain, le directeur de cabinet à Lille comme à Paris; Alexis Dalem, jeune normalien proche de Fabius, responsable des études, qui relit et amende tous les textes du PS; Laurence Girard, secrétaire générale du PS, qui serre la vis des permanents; Marie-Emmanuelle Assidon, qui supervise la communication; Bertrand Druon, chargé de la coordination; Mathilde Casteran, chef de cabinet. Sans oublier le député François Lamy, fidèle d'entre les fidèles. A Solferino, on nomme ce cabinet d'un terme un rien menaçant : « le premier étage ».
Les secrétaires nationaux, sortes de ministres du PS, sont réduits au rôle de conseillers techniques autorisés à porter une parole remâchée par « le premier étage ». A peine nommé secrétaire national à la justice, André Vallini ne l'avait pas supporté : il avait claqué la porte.« J'ai passé l'âge de demander la permission avant de parler », dit le député de l'Isère. Aujourd'hui encore, certains caciques reprochent à Martine Aubry de pratiquer, comme Nicolas Sarkozy, une sorte d'hypercentralisation du pouvoir, confié à des superconseillers, Germain tenant un peu le rôle de Claude Guéant. Pierre Moscovici a ainsi vu son projet économique récrit dans les grandes largeurs par Harlem Désir et Jean-Marc Germain dans leur hôtel en Inde, pendant un voyage du PS.« Je n'ai pas bien vécu cette période ! » témoigne le député du Doubs.
Louvoiements. Les rapports les plus compliqués concernent le camp de DSK, même si elle assure le contraire.« Il n'y aura jamais aucun problème avec Dominique, affirmait-elle encore en septembre.Tout le monde veut faire croire le contraire, mais tout va très bien. J'ai même souhaité à La Rochelle que son budget du FMI soit augmenté, quelle que soit la décision qu'il prendra. » Encore aujourd'hui, fin octobre, dans un restaurant branché de Lille, elle répète que la lune de miel avec le patron du FMI continue : « La seule chose certaine, c'est que nous n'irons pas l'un contre l'autre. Ce ne sont pas les sondages qui nous départageront. Dominique sait très bien qu'il baissera le jour où il sera candidat. C'est la situation politique qui sera déterminante, et comme on ne peut pas savoir, avec ces zozos au pouvoir, où on en sera en mai prochain, on a intérêt à attendre le plus tard possible. La meilleure preuve de notre entente, c'est que je pourrais, si je le voulais, me déclarer candidate, ce qui lui barrerait la route. Je ne le fais pas. » DSK calme aussi le jeu. Il a assuré à la première secrétaire que l'impatience de ses partisans, à commencer par le président de la Bourgogne François Patriat, l'agaçait. Au téléphone, il lui a dit : « Ils ne m'aident pas, ils ne nous aident pas. »
N'empêche. La moindre phrase met le feu aux poudres. Comme quand Jean-Marc Germain dit au Monde, daté du 2 juin, à propos des bons sondages de DSK : « Ce n'est pas parce qu'on est haut dans les sondages, un an avant l'échéance, en annonçant des idées qui plaisent à la droite, que l'on fait gagner des voix le jour de l'élection. Ce qui compte, c'est la cohérence d'une démarche, la capacité à rassembler, à élargir, la relation avec le peuple. » A la lecture de l'article, le camp DSK s'échauffe. Déjà, il n'avait pas apprécié qu'après les régionales plusieurs proches d'Aubry l'aient incitée à avancer ses pions vers la candidature. Lors d'un dîner, par exemple, Harlem Désir se lâche : « Ce sera Martine, on s'organise pour que cela ne soit personne d'autre. » Elle écarte alors les strauss-kahniens des postes essentiels : la présidence de la convention internationale est donnée à Laurent Fabius au détriment de Cambadélis, et François Lamy est placé au-dessus de Christophe Borgel, secrétaire national aux élections. La méfiance s'installe de part et d'autre.« Depuis cette époque, notre attitude envers Martine a objectivement changé », confie une élue amie de DSK.
Les strauss-kahniens, comme d'autres, lui reprochent son attentisme. Pour éviter les voies d'eau dans le paquebot PS, Martine Aubry louvoie entre les positions des différents courants. Elle reconduit ainsi la synthèse molle qu'elle reproche à son prédécesseur, François Hollande.« Elle fait preuve de faiblesse », a confié Laurent Fabius à un député socialiste. Dernier exemple en date : l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Les leaders de l'aile droite comme Pierre Moscovici, sont plutôt pour, alors que la gauche du parti (les partisans d'Emmanuelli) sont fermement contre. Le 9 octobre, réunie à la Défense, la convention internationale n'a pas tranché. Il faudra sans doute attendre que le PS ait un candidat déclaré à la présidentielle pour que le PS affiche une ligne claire, sur la Turquie comme sur d'autres sujets.
Appétit. Ira, ira pas ? La question se pose autant pour Martine Aubry que pour DSK. Parfois, la première secrétaire donne l'impression de rechigner à se lancer dans une campagne présidentielle : « J'en ai pas envie, vous me faites tous ch... » lance-t-elle alors à son entourage. A d'autres moments, elle semble beaucoup plus motivée.« Il faut tout faire comme si j'y allais », donne-t-elle comme consigne. Ses proches n'arrivent pas à croire qu'« elle a fait tout ça au PS » pour laisser la place à un ou une autre en 2012, mais Martine Aubry n'en fait pas une obsession. Le vrai bonheur, selon elle, ce serait de se promener à Bamako ou à Pékin !« Le terme "heureux" ne convient pas, mais je suis contente de faire ce que je fais. Je serais vraiment heureuse si la gauche gagnait en 2012 », dit-elle.
Et si c'était elle ? Martine Aubry mesure tous les inconvénients d'une vie officielle. Elle sait la dureté d'un combat électoral au plus haut niveau. Elle apprécierait de conserver une part de sa vie privée consacrée aux expos, au théâtre, à la lecture, aux voyages d'agrément.« Elle dit parfois : "La présidentielle, pourquoi pas ? Mais je veux pouvoir continuer à faire mes courses !" » ajoute un intime. Mais pourra-t-elle se dérober ? Si DSK n'est pas partant, il lui sera difficile de ne pas y aller non plus, sauf à laisser filer son ennemi, François Hollande, ou sa rivale, Ségolène Royal.« On lui a tordu les deux bras pour qu'elle soit première secrétaire; on lui tordra les deux jambes pour qu'elle soit candidate, et elle le sera, affirme l'eurodéputé fabiusien Henri Weber.L'appétit vient en mangeant. » Il ne sera pas dit que, dans la famille Delors, on dit toujours non !
Encadré(s) :
Enquête sur la nouvelle Martine Aubry
« Et si, pour le PS, le plus important était d'élire la première femme président de la république ? Pourquoi pas Martine ? »
Olivier Duhamel, 1992
Martine Aubry, juin 2009
« Jusqu'à maintenant, j'ai été la première secrétaire que vous vouliez que je sois. Maintenant, je serai la première secrétaire que je veux être. »
Ségolène Royal.
Si DSK n'est pas partant pour la présidentielle, il sera difficile à Aubry de ne pas y aller, sauf à laisser filer son ennemi, François Hollande, ou sa rivale,
Aubry présidente ?
S. P.-B.
C'est le premier livre* qui évoque Martine Aubry élue présidente de la République. Un scénario de fiction qui relate les épisodes qui pourraient conduire la première secrétaire à l'Elysée. Les auteurs - deux anciens ministres socialistes, Paul Quilès et Marie-Noëlle Lienemann, et le journaliste Renaud Chenu - racontent comment, après mûre réflexion, Nicolas Sarkozy décide de dissoudre l'Assemblée nationale, pour se donner de meilleures chances de se succéder à lui-même en 2012. Comme son prédécesseur, il perd ces législatives et doit nommer Martine Aubry Premier ministre. Démarre alors une cohabitation sous forme de guérilla entre l'Elysée et Matignon. Le gouvernement est en grande difficulté, perd sa note triple A, Sarkozy multiplie les piques, mais au bout du compte se voit doublé sur sa droite. Après une tentative d'arrangement secret avec Marine Le Pen dévoilée dans la presse, le candidat de l'UMP perd tant de terrain qu'il est devancé au premier tour. Martine Aubry est alors élue au second...
* « 18 mois chrono », de Marie-Noëlle Lienemann, Paul Quilès et Renaud Chenu (Jean-Claude Gawsewitch, 256., 19,90 E).
Le discret « M. Aubry »
M. R.
C'était en janvier, lors de la projection d'un documentaire sur Lionel Jospin. Martine Aubry arrive au bras de Jean-Louis Brochen, un avocat lillois de 66 ans qu'elle a épousé en secondes noces en 2004. Visant la foule des photographes, elle lui glisse : « Pars devant, j'y vais avec Jean. » Et de saisir le bras de Jean Glavany, amusé de la situation. Martine Aubry voulait alors protéger son mari des flashs. Son avis semble avoir évolué. Fin août, à l'université d'été de La Rochelle, le discret Jean-Louis Brochen était à son côté, lors d'une rencontre avec la presse dans les jardins du musée d'Histoire naturelle comme pendant le barbecue géant avec les militants. Autre signe : en juillet, le site Internet Nonfiction, dirigé par un ancien conseiller d'Aubry, publie un portrait élogieux de l'ancien bâtonnier. Loué comme « une sorte de Robert Badinter lillois », Brochen y est lavé des accusations d'« avocat des islamistes ». Elles lui collent à la peau depuis qu'en 1993 il a pris la défense de jeunes filles voilées exclues de leur école, tout en affirmant son opposition au port du voile. Une « opération de désamorçage » pilotée en vue d'une éventuelle candidature d'Aubry à l'Elysée, confie un dirigeant socialiste. L'ex-adjoint de Pierre Mauroy à la culture, qui a écourté sa carrière politique pour favoriser celle de Martine Aubry, pourrait alors devenir le premier premier « sieur » de France
La machine Solferino
182 000
Le nombre de militants inscrits au PS.
55 millions d'euros
Budget du Parti socialiste, dont la moitié provient des dotations publiques.
250
Le nombre de permanents (130 au siège, le reste dans les sections). Depuis son arrivée à la tête du parti, Martine Aubry a embauché une trentaine de collaborateurs.
3 000
La superficie, en mètres carrés, de l'hôtel particulier de la rue de Solferino.
5 500 euros
Les indemnités de Martine Aubry en tant que maire et présidente de la communauté urbaine de Lille.
Les poils à gratter du PS
François Hollande Député et président du conseil général de Corrèze « Pour gagner, nous n'avons pas besoin d'en promettre tant et plus » (Le Figaro, avril 2010).
Manuel Valls Député maire d'Evry « Ne donnons pas aux Français le sentiment de ne nous intéresser qu'à nous-mêmes [...]. Concentrons-nous sur l'essentiel. Notre mission, c'est de répondre aux attentes et aux angoisses des Français » (Le Monde, juin 2010).
Gérard Collomb Sénateur maire de Lyon « Il faut faire attention à la position que va prendre le PS. Si le parti développe un projet pour 2012 qui est trop démagogique, il risque de connaître de sérieux dé- boires » (septembre 2010).
Malek Boutih Membre du bureau national « Martine Aubry a un problème avec la vérité politique. [...] Il n'y a qu'à voir la manière dont elle slalome sur le dossier des retraites » (rtl, septembre 2010).
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