mardi 19 octobre 2010

Shanghaï prépare son après-« Expo » - Julie Desné


Le Figaro, no. 20594 - Le Figaro Économie, lundi, 18 octobre 2010, p. 26

Le pavillon français, le plus visité devant le chinois, pourrait être réinstallé de façon permanente dans une autre ville du pays.

À moins de deux semaines de la clôture de son Exposition universelle, Shanghaï commence à faire ses comptes. La métropole chinoise a déjà inscrit son « Expo » dans l'Histoire avec la plus importante fréquentation jamais enregistrée : 64,22 millions de visiteurs mi-octobre, contre 64 millions pour Osaka, détenteur du précédent record en 1970. Mission accomplie en quelque sorte mais l'objectif de 70 millions d'abord annoncé par les officiels chinois pourrait, lui, ne pas être rempli.

Désormais, la question du devenir des bâtiments est sur toutes les lèvres. La zone où se trouvent le pavillon chinois, les quatre grands bâtiments pérennes que sont le Centre de congrès, le Centre de performance et le Pavillon thématique (voué à devenir un centre d'exposition) fait déjà l'objet d'un plan d'urbanisme.

Les rumeurs vont bon train sur le devenir du pavillon de l'Arabie saoudite. Le « hit » de l'Expo, pour lequel les visiteurs ont fait jusqu'à neuf heures de queue pour voir le plus grand écran Imax du monde, transportés par un tapis roulant. Le bâtiment pourrait être conservé ou plus probablement reconstruit, l'actuel ayant été conçu pour durer six mois.

L'avenir du Pavillon France est encore en suspens mais se précise. Nicolas Sarkozy avait émis le souhait que le bâtiment reste à son emplacement à Shanghaï et les fondations ont été creusées à cet effet. Mais « nous n'avons toujours pas eu de réponse à notre demande de pérennisation sur place et je ne suis pas sûr qu'il y en aura une », avoue José Frèches. Le président de la Compagnie française pour l'Exposition universelle de Shanghaï (Cofres) prend la nouvelle avec philosophie car il a reçu plusieurs propositions de villes chinoises, prêtes à reprendre à leurs frais le carré de béton résillé. Le bâtiment reconstruit tel quel devrait offrir un espace dédié à la promotion de la France sur le plan culturel et économique, sous le nom de Pavillon France. Les municipalités déboutées pourront aussi construire une réplique réduite de l'immeuble, alors baptisée Salon France.

Clichés romantiques

José Frèches ne veut pas donner la liste des candidats mais a reconnu que Wuhan, implantation historique de PSA Peugeot-Citroën dans le centre de la Chine, en faisait partie. Le nom de Hangzhou à deux heures de Shanghaï est également évoqué. « La décision revient au gouvernement français qui devrait se décider d'ici à la fin de l'année », précise le président de la Cofres.

Les entreprises hexagonales partenaires peuvent en tout cas se satisfaire d'une belle visibilité. Le Pavillon France se targue d'être le plus visité de l'Expo, devant le pavillon chinois, avec 8,9 millions de visiteurs mi-octobre. « On arrivera sans doute à 9 ou 9,5 millions », estime José Frèches. Un succès lié à la bonne image de la France en Chine, faite de clichés sur le romantisme sur lesquels les organisateurs n'ont pas hésité à jouer. Mais surtout à la structure même du pavillon conçue en rampe, qui a permis une circulation extrêmement fluide pour les centaines de milliers de visiteurs quotidiens. Une fluidité utile pour ces deux dernières semaines, où l'on attend des records de fréquentation. Samedi, ils étaient un million à se promener sur les 5,2 kilomètres carrés du site.

PHOTO - Le bâtiment de béton résillé de l'architecte Jacques Ferrier pourrait atteindre des records de fréquentation pendant les deux dernières semaines de l'Exposition universelle.

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