samedi 30 octobre 2010

VIDÉO - « Enquête exclusive » en Corée du Nord

Partie 1/5

enquete exclusive : corée du nord, la dernière dictature (1)
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Partie 2/5


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enquete exclusive : corée du nord, la dernière dictature (3)
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Partie 4/5

enquete exclusive : corée du nord, la dernière dictature (4)
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enquete exclusive : corée du nord, la dernière di (5 et fin)
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Le Figaro, no. 20599 - Le Figaro et vous, samedi, 23 octobre 2010, p. 36

La Corée du Nord se prépare à l'arrivée au pouvoir d'un nouveau dictateur, Kim Jong-un, le petit-fils de Kim Il-sung, qui a créé le pays en 1953. Depuis cette époque, rien ou presque n'a changé dans cette dictature communiste de 23 millions d'âmes.

Pour témoigner de la misère absolue et de la privation totale de liberté qui y règnent, le journaliste Alexandre Spalaikovitch s'est glissé dans un petit groupe de touristes français, qui ont déboursé 8 500 euros pour un voyage de trois semaines au pays où la paranoïa est reine. Il en a rapporté un documentaire de 52 minutes qui sera diffusé ce dimanche dans le magazine de Bernard de La Villardière, « Enquête exclusive ».

Dès l'arrivée à l'hôtel sur les coups de 22 heures, le ton est donné : impossible pour le journaliste d'aller visiter la ville de nuit sans guide officiel. Dans le hall trône un portrait géant de l'actuel président, Kim Jong-il, et de son père, Kim Il-sung. Un avant-goût du culte de la personnalité en vogue dans tout le pays : sur le bord des routes où les panneaux publicitaires sont remplacés par d'immenses affiches du guide suprême, dans les musées où l'histoire est réécrite à la gloire de la dynastie de dictateurs, à la télévision où les moindres faits et gestes du Staline nord-coréen font l'objet de longs reportages.

Le film révèle une machine devenue folle, comme dans les films de Charlie Chaplin ou de Jacques Tati. Une fliquette, sérieuse comme un pape, fait la circulation à un carrefour désert de Pyongyang, où une musique assourdissante est diffusée dès 6 heures du matin. Des balayeurs nettoient de vastes autoroutes où ne circulent que des piétons et des vélos. Les ordinateurs flambant neuf de la bibliothèque ne sont connectés à aucun réseau. Dans le Nord, sur le site sacré qui aurait vu la naissance de Kim Jong-il, une jeune guide se lance seule dans un chant patriotique composé par le président en personne. Près de la mer du Japon, un village où les touristes étrangers peuvent passer une nuit « chez l'habitant » est entièrement factice. Les maisons ont été construites exprès et les hôtes, triés sur le volet.

Questions gênantes

On se croirait dans la série américaine Le Prisonnier. Sauf que tout ce que montre le journaliste existe bel et bien. Équipé d'un caméscope lambda, il a filmé ces absurdités tantôt comme un simple touriste et tantôt de façon dissimulée. Une gageure, quand on est surveillé en permanence par deux guides officiels peu amènes. « Me faire passer pour un touriste était le seul moyen de pénétrer le régime de cette façon, explique Alexandre Spalaikovitch. Par moments, j'ai eu peur, car j'ai poussé le bouchon assez loin en posant des questions gênantes qui n'ont pas plu à nos guides. »

Il sera d'ailleurs convoqué par des agents nord-coréens, qui lui conseilleront de ne plus poser ce genre de questions sous peine de prolonger son séjour de plusieurs mois, voire de plusieurs années dans un camp de travail.

Un risque réel, car la France n'entretient pas de relations diplomatiques avec Pyongyang et n'aurait aucun moyen de sortir du pétrin un ressortissant trop curieux.

© 2010 Le Figaro. Tous droits réservés.

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