Cette déréglementation offre de belles perspectives pour les hélicoptères, les avions d'affaires et le contrôle aérien.
On en parlait depuis longtemps et l'horizon se dégage enfin. La proche libéralisation du ciel chinois, aujourd'hui encore très fermé et largement sous contrôle des militaires, devrait entraîner un formidable bond en avant du marché des hélicoptères et des jets privés. Au Salon aéronautique de Zhuhai, qui se tient jusqu'à dimanche, cette perspective fait notamment rêver les constructeurs d'hélicoptères civils.
Prévu dans le 12e plan quinquennal, qui sera approuvé en mars prochain pour la période 2011-2015, cette libéralisation des vols à basse altitude (d'abord entre 0 et 1 000 mètres) devrait s'étendre dans les deux à trois ans à venir. Avec deux zones pionnières, le Guangdong dans le Sud et la région de Harbin dans le Nord.
Lutz Bertling, PDG d'Eurocopter, évalue les besoins chinois « à au moins 500 appareils dans les cinq ans à venir, et un millier dans les dix ans ». Pour l'heure, 200 hélicoptères civils seulement volent dans l'immense Chine, contre 12 000 aux États-Unis et 900 en France. L'un des principaux secteurs prometteurs en Chine est celui de l'exploration pétrolière et gazière offshore. Eurocopter peut s'appuyer sur une présence historique en Chine : il y a vendu sa première Alouette en 1967, et quelque 150 de ses machines y volent aujourd'hui. Numéro un sur le marché chinois, dont elle détient 41 %, la filiale d'EADS se prépare à cette explosion du marché. Elle a annoncé à Zhuhai qu'elle montait de 21 % à 34 % dans la CGAMEC, sa coentreprise de maintenance développée avec des partenaires chinois. Selon le patron d'Eurocopter, « l'autre frein au développement du marché est le manque de personnels, d'infrastructures de maintenance et de pilotes ».
Des aéroports à équiper
Pour les jets, la problématique est cousine. Seuls 50 avions privés volent dans le ciel chinois, contre 9 000 aux États-Unis, alors que les deux pays ont en commun l'immensité des distances. Le potentiel est énorme, surtout à l'aune de la folle montée en puissance des grands barons de l'économie chinoise. « Il y a 600 clients potentiels pour des avions de type Falcon », confiait récemment au Figaro Jérôme Desmazures, directeur des ventes de Dassault Aviation pour l'Asie du Nord. Patron de Thales en Chine, Olivier Guibert voit aussi dans cette ouverture du ciel « de belles opportunités, avec de nombreux aéroports secondaires et héliports à équiper ». 70 % du contrôle du trafic aérien chinois sont déjà assurés par Thales.
Mais comme dans les avions de ligne, les Occidentaux devront partager le marché. Lutz Bertling estime fort probable de voir arriver « un hélicoptère entièrement développé en Chine d'ici à la fin de la décennie ».
Arnaud de La Grange
© 2010 Le Figaro. Tous droits réservés.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire