La mise en ligne sur YouTube, le soir du 4 novembre, des 44 minutes de vidéo montrant les collisions entre un chalutier chinois et des patrouilleurs japonais constitue un casse-tête pour Tokyo, pris de court par cette diffusion alors que tout est fait tout pour se rabibocher avec Pékin. L'affaire du chalutier chinois, arraisonné le 7 septembre à la suite des collisions, s'est déroulée sur fond de contentieux sur des îles appelées Senkaku au Japon, et revendiquées par la Chine qui les nomme Diaoyu.
La crise a été marquée par l'annulation de rencontres de haut niveau, des entraves aux échanges économiques et des manifestations nationalistes.
Le gouvernement japonais s'était gardé de diffuser les images de l'incident pour ne pas envenimer la situation. Il comptait sur le sommet du Forum de coopération Asie-Pacifique (APEC) des 13 et 14 novembre et sur la venue - non confirmée - du président chinois Hu Jintao pour amorcer la réconciliation bilatérale. La diffusion de la vidéo l'a donc surpris. Qualifiée le 5 novembre d' " inattendue et grave " par le porte-parole du gouvernement, Yoshito Sengoku, elle a été suivie de la découverte de 280 DVD dans une gare du nord de Tokyo, contenant également les images de l'incident. Le premier ministre Naoto Kan a appelé au calme et demandé une enquête. Le chef de la diplomatie Seiji Maehara a exigé la fermeté contre l'auteur du méfait, qui travaillerait soit au parquet de Naha soit au bureau des garde-côtes d'Ishigaki, les deux services d'Okinawa en charge du dossier.
En Chine, l'accès aux images aurait été limité. Si de l'inquiétude a été exprimée, le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Hong Lei, a rappelé que leur diffusion ne changeait rien à " l'illégalité des actions japonaises ", tout en espérant que Tokyo " fasse des efforts concrets pour créer une atmosphère favorable " à la rencontre entre Hu Jintao et Naoto Kan au sommet de l'APEC.
Une réaction modérée bienvenue pour Tokyo déjà critiqué pour la fuite, fin octobre, de documents liés à la lutte antiterroriste, et à la peine sur les questions territoriales qui empoisonnent ses relations non seulement avec la Chine, mais également avec la Russie, dont le président Dmitri Medvedev a effectué, le 1er novembre, une visite sur l'une des îles Kouriles revendiquées par le Japon.
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