Le Point, no. 1995 - Economie, jeudi, 9 décembre 2010, p. 116,117,118,120,122
Miracle. Avec ses immenses richesses minières, l'Australie nourrit l'ogre chinois. Un nouvel émirat ?
Pour rejoindre Muswellbrook, ville minière aux limites de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud, en venant de Sydney on emprunte un interminable ruban noir qui fonce en ligne droite à travers des forêts d'eucalyptus. « Next fuel 120 kilometers » avertit un panneau barbouillé à la main posé sur le bas-côté. Après des heures de route, on débouche enfin sur des prairies où paissent des vaches. Mais où sont les corons ? Muswellbrook, avec son McDo, son Kentucky Fried Chicken, ses deux motels, ses maisons bien rangées et son golf, n'a rien d'une cité ouvrière. Pourtant, la plupart de ses habitants vivent bien de l'énorme mine de charbon, Mount Arthur, qui se trouve à une dizaine de kilomètres. Une immense balafre pratiquement invisible de la route. Pour l'heure, 28 millions de tonnes de charbon sortent de ce gisement à ciel ouvert, ce qui en fait l'un des plus énormes d'Australie. Son propriétaire, BHP Billiton, le plus gros conglomérat minier de la planète (12 milliards de dollars de bénéfices l'an dernier), a déjà des plans d'expansion. Comme Muswellbrook, l'Australie n'a pas connu pareil boom minier depuis cinquante ans. Ce qui ajoute à son bonheur, car le pays connaît une croissance ininterrompue depuis vingt ans. Il est passé sans problème à travers la « GFC » (pour great financial crisis), comme disent les financiers de Sydney. Mais quels sont les ressorts du miracle australien ?
« Pour 1 tonne de charbon que nous sortons, il faut remuer 4,5 tonnes de déchets. C'est un rapport fantastique » - sous-entendu : notre charbon ne coûte vraiment pas cher. Simon Davis, 38 ans, gros bébé joufflu et barbu un peu timide, est né ici, dans l'Upper Hunter Valley, qui en plus du charbon produit du vin, élève des vaches laitières et des chevaux de course. Du charbon, dans le coin, il y en a pour des siècles. Autour de la concession de BHP, la plus étendue, se sont installés Rio Tinto, l'autre géant australo-britannique, et Anglo American. Davis, sanglé dans sa salopette bleue siglée BHP, se balade dans son 4 x 4 sur des voies larges comme l'avenue des Champs-Elysées. Il croise des Caterpillar monstrueux qui foncent à toute allure pour acheminer le charbon vers les silos des aires de lavage et de stockage. Un train d'une longueur interminable attend son chargement.« Nous exploitons 21 veines », dit Davis, au bord de l'immense trou au fond duquel s'affairent des excavatrices allemandes, des Liebherr 996 qui, vues d'en haut, ne sont pas plus grosses que des petits pois. Le souci de Davis, ces temps-ci, ce n'est pas vraiment le rythme d'extraction mais le bruit des engins, qui pourrait perturber les riverains,« même si les Verts ici ne sont pas très présents ». Les moteurs des engins de chantier, des camions, des pelleteuses... sont tous calfeutrés.« A Pilbara, dit Davis,ils n'ont pas ces problèmes. »
Pilbara... la « nouvelle frontière » de l'Australie. Un désert rouge de l'ouest de l'Etat d'Australie-Occidentale où abonde le minerai de fer que se disputent BHP et Rio, les éternels rivaux, mais aussi une ribambelle de compagnies minières moins connues. Ce petit monde s'allie ou se combat pour avoir l'usage des chemins de fer qui mènent à Port Hedland. Car il ne suffit pas d'extraire le minerai, il faut aussi l'évacuer. Dans tout le pays, des projets fleurissent. En Australie, dit le dicton,« on gratte et on trouve » : 40 % des réserves mondiales d'uranium, 37 % des réserves de nickel, 26 % de plomb, 18 % de zinc, sans compter le minerai de fer, le charbon, l'or, les diamants... Il y a même des gisements de gaz dans le sous-sol de Sydney que Macquarie Energy a été chargé d'évaluer. L'Australie-Occidentale, principal Etat minier avec le Queensland, est en pleine expansion (4,3 % cette année) et, à Perth, sa capitale ensoleillée, les immeubles continuent de sortir de terre.
A Canberra, la capitale, ville trop tranquille avec ses pelouses bien peignées, ses pièces d'eau, ses rues dessinées au cordeau, on fait les comptes. Rien que pour 2010, on a recensé pour 133 milliards de dollars d'investissement dans les mines et l'énergie, une hausse de 50 %. Dans les toutes prochaines années, on parle de 300 milliards.« Nous n'avons jamais connu un cycle aussi long, explique Jammie Penn,l'un des directeurs du bureau de statistiques sur les matières premières.Celui que nous vivons a commencé en 2003-2004 et n'a toujours pas pris fin. »
Grand virage. Une seule explication à cette anomalie : l'appétit féroce de la Chine pour les matières premières, relayé par les demandes de pays comme l'Inde ou la Corée du Sud.« L'influence de la Chine, dit Penn, est double.Un, en s'approvisionnant massivement chez nous, elle accroît nos débouchés. Deux, elle fait monter les cours. » En 2007, la Chine passe devant le Japon et devient le principal partenaire commercial de l'Australie.« Elle nous a fourni un coussin pour passer la crise sans encombre, poursuit Penn.Et nous sommes loin d'avoir épuisé tout son potentiel. Le Japon, c'est 128 millions d'habitants; la Chine, 1,3 milliard. »
« Le futur de l'Australie est en Asie. » Paul Keating, qui reste une forme d'icône pour le pays, avait vu juste. Ministre des Finances dans le gouvernement travailliste de Bob Hawke de 1983 à 1991, puis Premier ministre lui-même, on lui attribue le grand virage du pays vers une économie ouverte.« C'est le couple Hawke-Keating qui a lancé les réformes, rappelle Frank Stilwell, 66 ans, professeur de politique économique à l'université de Sydney, la plus cotée du pays.Il y a trente ans, il faut imaginer l'Australie comme l'Angleterre d'avant Thatcher, avec une économie fermée, réglementée et des syndicats tout-puissants. » Etrangement, c'est le Labour qui a cassé le moule, les gouvernements conservateurs, dont celui de John Howard (1996-2007), ayant poursuivi l'ouvrage.« Nous avons renoncé à l'Etat-providence universel, en ne conservant qu'un filet de sécurité pour les plus démunis, explique Stilwell. Les classes moyennes doivent se prendre en charge. » Etrange dans un pays qui comme la France, et au contraire des Etats-Unis, cultive l'égalitarisme, suivant ce que l'on dénomme ici le « tall poppy syndrom » : le pays doit ressembler à un champ où tous les coquelicots (poppy) sont à la même hauteur... La retraite ? Il n'y a pas d'âge légal sauf, et encore, les 65 ans des fonctionnaires; les cotisations se limitent à 9 % (demain 12 %) du salaire, obligatoirement versés à un fonds de pension choisi par le salarié. Les licenciements ? Ils sont presque automatiques quand l'employeur invoque des raisons économiques, chèrement payés dans les cas individuels. Les indemnités de chômage ? Elles sont les mêmes pour tous et les salariés licenciés ayant touché des indemnités n'en bénéficient pas. L'assurance-maladie ? L'Etat fédéral assure des remboursements minimaux mais chaque salarié cotise à la mutuelle de son choix. La fonction publique ? Les fonctionnaires n'ont pas un emploi à vie; si leur service est supprimé, ils s'en vont. Pour le reste, pratiquement tout a été privatisé, le pays a baissé ses tarifs douaniers, laissé flotter sa monnaie, décrété l'indépendance de la banque centrale, autorisé plus largement les investissements étrangers... et mis en place pour les banques (déjà Keating) une curiosité, la « four pillars policy ». Pour être sûr qu'elles se feraient toujours concurrence, Keating a décrété en 1990 qu'aucune des quatre grandes banques du pays (Commonwealth, Westpac, National Australian Bank, Australia and New Zealand Banking) ne pouvait racheter l'autre. Résultat, elles sont toujours là, accaparent 65 % du marché et ont même profité de la crise pour racheter de petits établissements. Pas sûr toutefois que la concurrence entre elles soit vraiment sévère.« Les " big four " se font du gras », confie un banquier étranger, un peu envieux. La bande des quatre a gagné 21 milliards de dollars en 2009-2010. Centrées sur les métiers classiques et peu internationalisées, ces banques ont remarquablement résisté à la crise.
Tout comme l'ensemble du pays, d'ailleurs. L'OCDE parle de « résultats impressionnants ». Il est vrai que travaillistes et conservateurs ont passé un pacte tacite en refusant les déficits budgétaires (la rente minière facilite bien les choses...). Avant 2008, l'Australie avait connu dix années d'excédents ! Sa dette publique reste symbolique (de l'ordre de 10 % du PIB), de quoi rendre malade n'importe quel dirigeant européen. Cette situation idéale a permis à Canberra d'agir vite et fort dès le lendemain de la faillite de Lehman Brothers. Par vagues successives, le gouvernement a donné des chèques aux familles modestes pour Noël 2008, fourni aux écoles et collèges qui le demandaient des fonds pour rénover leurs locaux, puis financé l'isolement thermique des particuliers.
Quelle crise ? Même le Nobel Joseph Stiglitz en est resté baba, évoquant « le meilleur programme de relance » mis en place dans le monde. Résultat : l'Australie a échappé à la récession en 2009 (1,2 % de croissance). Et ses finances publiques, si elles ont connu un trou de 4 % du PIB en 2008, retourneront à l'excédent dès 2012-2013. Pas de panique donc. Sauf qu'à force de se désengager (les prélèvements atteignent à peine 32 % du PIB) l'Etat gère un peu à la petite semaine. Voilà des mois qu'il discute de la réalisation d'un réseau Internet à haut débit, domaine où le pays est à la traîne. Les Australiens, qui bénéficient d'un des niveaux de vie les plus élevés du monde (40 000 dollars par habitant), ne râlent cependant pas trop. Comme l'a déclaré le Premier ministre travailliste, Julia Gillard, au sommet du G20 à Séoul,« l'Australie jouit d'une splendide économie ». La croissance est repartie (3,3 % cette année, 3,6 % prévus en 2012 et 4 % en 2013). Le chômage (5,4 %) est l'un des plus bas du monde... A vrai dire, le plus grand risque, c'est la surchauffe doublée d'une appréciation du dollar australien (pratiquement à parité avec le dollar américain). La RBA, la banque centrale, a été la première à relever ses taux. Ils se situent aujourd'hui à 4,5 %, contre 7,5 % avant la crise et 3 % pendant. Ça râle dans les chaumières du fait que 9 prêts immobiliers sur 10 sont consentis à taux variable. Mesure de précaution car le boom minier provoque des goulets d'étranglement et l'on redoute une pénurie de main-d'oeuvre.
Coïncidence ? Le pays attire des immigrés du monde entier, même si s'installer à Sydney ou ailleurs n'est pas une sinécure : il existe pas moins de 140 types de visas. Il est question en tout cas de les assouplir pour le secteur minier. Les jeunes Français jouent à fond le Working Holidays. D'une durée d'un an, ce permis est réservé aux moins de 30 ans, qui sont autorisés à faire des petits boulots pour payer leur séjour.« Ici, on est au bord de la mer, il fait beau mais les jobs sont d'aussi bonne qualité qu'à Londres », dit Sarah Borrel, 29 ans, Sup de co Paris, qui a abandonné un poste à Paris pour tenter l'aventure à Sydney. Derrière Circular Quay, le point d'ancrage de la plupart des ferrys de la ville, il est vrai que cette City là détonne : les costumes-cravates y croisent des étudiants en Nike et des touristes en short.
Chance.« Le miracle australien, c'est une part de bon management et une part de chance. » Steven Münchenberg, 46 ans, installé dans Pitt Street, le coeur de la City, dirige l'association des banquiers. Cette chance, aujourd'hui, tout le monde convient que c'est l'Asie, et plus spécifiquement la Chine. BHP le sait bien. La Chine, qui lui achète en quantité du minerai de fer ou du charbon à coke, représente 25 % de ses profits. Mais ne veut plus se cantonner au rôle d'acheteur. Depuis trois ans, elle investit. Ce qui ne va pas sans tourment. En témoigne l'affaire Chinalco.
Il y a deux ans, en février 2008, Rio Tinto, pour soulager une dette trop pesante, cherche un partenaire. Chinalco accepte de lui apporter 20 milliards de dollars, faisant passer sa participation à 18 %. Sauf que BHP, le grand rival de Rio, n'apprécie pas la manoeuvre. Il use de son influence, qui est grande à Canberra, pour saper le deal et dissuader les actionnaires de Rio de signer. Si bien qu'en juin 2009 l'affaire a capoté. Pour les Chinois, le message était clair : pas touche au grisbi ! En représailles, un mois plus tard, Stern Hu, Australien d'origine chinoise représentant de Rio en Chine, est emprisonné à Pékin avec neuf autres collaborateurs.« Cette affaire montre bien que la Chine et l'Australie n'ont pas la même conception du commerce des matières premières, explique Peter Drysdale, 72 ans, spécialiste de l'Asie à la Crawford School de Canberra.Pour la Chine, c'est une affaire de sécurité puisque dans l'affaire Hu elle a fait appel à ses services de contre-espionnage. Pour l'Australie, ce n'est qu'une question de business. »
En tout cas, les Chinois sont bien décidés à tester les lignes de résistance de l'Australie. Selon la Heritage Foundation, un think tank conservateur basé à Washington, de 2005 à juin 2010 l'Australie, avec 33 milliards de dollars, a été la première destination des investissements directs chinois, devant les Etats-Unis (23 milliards), le Kazakhstan, l'Iran et le Canada (11 milliards chacun environ). Rien qu'en 2009 les Chinois ont été les premiers investisseurs étrangers en Australie, devant les Etats-Unis.
Faute de mieux,« ils jettent leur dévolu sur des compagnies ou des actifs de second rang », explique Mark Thirlwell, un jeune (32 ans) mais très perspicace analyste des relations Chine-Australie pour le Lowy Institute. Chaque opération, c'est la règle en Australie, doit être autorisée par Canberra. Il arrive que certaines soient refusées. Exemple : le cas Lynas. Cette petite compagnie créée en 2001 et dirigée depuis peu par un ancien de Rhodia, Eric Noyrez, a racheté à Rio Tinto un gisement polymétallique, situé à Mount Weld, qui se trouve être le plus riche du monde en terres rares. L'entreprise, qui n'a pour l'instant rien produit, vaut en Bourse 2,5 milliards de dollars, c'est dire qu'elle est prometteuse. Pour ouvrir Mount Weld et une usine en Malaisie, les actionnaires se sont tournés en septembre 2009 vers un investisseur chinois, lui proposant 51 % de l'entreprise. Le deal a été bloqué par Canberra, méfiant à l'égard d'un tel acquéreur. Et pour cause, la Chine possède déjà un quasi-monopole des terres rares (95 % de la production mondiale).« Avec leurs entreprises d'Etat, explique Thirlwell,on ne sait jamais si ces investissements visent à renforcer China Inc. ou bien si le but est purement commercial. »
Récemment, l'Australie s'est alarmée des mesures prises à Pékin pour juguler une inflation naissante (4 %). Elle redoute que ce ne soit le prélude à un ralentissement des achats. 70 % du charbon et du minerai de fer australiens partent en Chine. C'est dire dans quelle interdépendance se trouvent aujourd'hui les deux pays. Et qui n'est pas près de diminuer. Car l'Australie s'apprête à détenir d'autres positions stratégiques, cette fois dans l'énergie. Son uranium intéresse au plus haut point les Chinois, lancés dans un mégaprogramme nucléaire. Surtout, l'Australie va devenir une grande puissance gazière. D'ici à 2020, sur le papier, ses exportations de gaz naturel liquéfié dépasseraient celles du Qatar, le numéro un mondial. Shell, BP, ConocoPhillips, Eni Chevron, Exxon, les français Total et Suez sont là. On ne compte plus leurs investissements à coups de milliards de dollars dans la production en Australie-Occidentale et dans le Queensland. Woodside, le grand pétrolier australien, est aussi de la partie, bien sûr, sous l'oeil intéressé des Chinois, qui n'ignorent pas que Shell veut céder les 24 % qui lui restent dans la compagnie. Encore un dilemme pour Canberra.
En attendant, à Newcastle, premier port charbonnier mondial, de gigantesques araignées métalliques chargent 24 heures sur 24 des minéraliers. Au large, une trentaine de bateaux attendent d'être chargés.« Ici, nous n'aurons jamais de souci pour écouler notre charbon, remarque le directeur du port, Paul Beale, grosse bouille à la Chéri-Bibi.C'est le moins cher du monde. »
Repères
3 400 dollars australiens
Les Chinois, en achetant des matières premières, créent de la richesse en Australie. On a calculé que le « facteur chinois » y augmente de 3 400 dollars le revenu annuel moyen par habitant.
Un commerce extérieur déficitaire
En dépit de ses formidables richesses naturelles, l'Australie importe régulièrement plus qu'elle n'exporte (6,2 milliards de dollars australiens en 2009). Cela traduit la faiblesse de ses industries. Mais, avec des prix de minerais très avantageux, le déficit s'est considérablement réduit ces dernières années.
Les Aborigènes à l'écart
60 % des Aborigènes résident dans les zones minières. Mais ils sont loin de profiter du boom. Au sein de cette population estimée à 517 000 personnes (sur 22 millions d'Australiens), le taux de chômage est nettement plus élevé (18 %) que le taux général. Avec tous les projets en cours, les groupes miniers s'efforcent de faire des formations en direction des tribus. Pour eux, ce serait tout bénéfice. Dans le Pilbara, un conducteur d'engin qu'il faut amener en avion, le plus souvent de Perth, gagne jusqu'à 120 000 dollars par an. Pourquoi ne pas recruter sur place ?
Les Aborigènes à l'écart
60 % des Aborigènes résident dans les zones minières. Mais ils sont loin de profiter du boom. Au sein de cette population estimée à 517 000 personnes (sur 22 millions d'Australiens), le taux de chômage est nettement plus élevé (18 %) que le taux général. Avec tous les projets en cours, les groupes miniers s'efforcent de faire des formations en direction des tribus. Pour eux, ce serait tout bénéfice. Dans le Pilbara, un conducteur d'engin qu'il faut amener en avion, le plus souvent de Perth, gagne jusqu'à 120 000 dollars par an. Pourquoi ne pas recruter sur place ?
Un commerce extérieur déficitaire
En dépit de ses formidables richesses naturelles, l'Australie importe régulièrement plus qu'elle n'exporte (6,2 milliards de dollars australiens en 2009). Cela traduit la faiblesse de ses industries. Mais, avec des prix de minerais très avantageux, le déficit s'est considérablement réduit ces dernières années.
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