vendredi 4 février 2011

Deutsche Bank mise sur la Chine et l'Inde - Jean-Philippe Lacour

Les Echos, no. 20863 - Finance, vendredi, 4 février 2011, p. 28

La première banque allemande a vu son bénéfice net fondre en 2010 de plus de moitié du fait de chantiers d'acquisitions. Les prévisions sont toutefois ambitieuses pour les années à venir. L'Asie est un axe prioritaire.

Pour Deutsche Bank, « 2010 a été l'année des semences, 2011 sera celle des récoltes ». Joe Ackermann, le patron de la première banque allemande, a résolument cherché, hier, à tourner les regards vers un avenir prometteur. L'objectif pour 2011 en termes de rentabilité récurrente a été réaffirmé, avec 10 milliards d'euros tout rond. « L'objectif ce n'est pas 2011, c'est de faire encore mieux les années 2012 et 2013 », a cependant insisté le patron suisse, dont le mandat prendra fin au printemps 2013. La performance 2010 ne restera pas dans les annales, avec un bénéfice net baissant de plus de moitié à 2,3 milliards d'euros. Cela s'explique par le renforcement de la banque dans les activités classiques de détail et de gestion d'actifs. La montée express, l'automne dernier, dans la majorité du capital de Postbank a conduit au passage à une correction comptable en milliards d'euros, et la restructuration de Sal Oppenheim, spécialisé dans la gestion privée, a causé près de 400 millions d'euros de charges au moment de le consolider.

Cap sur la croissance organique

Les recettes globales se sont élevées à 30,9 milliards d'euros y compris l'apport de Postbank, étant tirées par la banque d'investissement qui compte pour 20,9 milliards d'euros. Dans trois ans, la banque d'investissement pilotée par l'Indien Ashu Jain devrait s'équilibrer avec les autres composantes du groupe, a annoncé Ackermann. Le tout sans prévoir de grandes acquisitions, le cap étant surtout mis sur la croissance organique. Hors de ses terres, Deutsche Bank mise en particulier sur l'Asie, notamment la Chine et l'Inde. La banque se voit dans cette zone en compétition surtout avec des rivales suisses et britanniques, quand les banques françaises et espagnoles occupent encore des positions inférieures.

JEAN-PHILIPPE LACOUR

© 2011 Les Echos. Tous droits réservés.

0 commentaires: