Le groupe a finalisé un accord avec CNPC-PetroChina pour exploiter un gisement en Mongolie intérieure.
Total devrait bientôt entrer de plain-pied dans la production en Chine. Après cinq ans de travail et de négociations, l'accord avec CNPC-PetroChina pour exploiter le gisement de gaz non conventionnel de Sulige, en Mongolie intérieure, est désormais finalisé. Les puits pourraient commencer à produire dès 2012 et atteindre en 2015 un plateau de 3 milliards de m³ par an, soit environ 3 % de ce qui est extrait en Chine aujourd'hui.
De passage à Pékin, Yves-Louis Darricarrère, directeur général exploration et production de Total, confirme que l'on n'attend plus désormais que le feu vert de la Commission nationale pour la planification et la réforme. Celle-ci délivre parfois des autorisations provisoires, permettant de démarrer les travaux avant le tampon définitif.
L'investissement initial, non communiqué, serait de 2 milliards de dollars, partagés par les deux groupes. Le chinois sera finalement opérateur, avec 51 % des parts. « Mais nous apporterons une contribution forte, tant dans le management que sur le versant technique, » selon Yves-Louis Darricarrère. Il y a trois semaines, Christophe de Margerie, PDG de Total, confiait à Pékin que l'on ne devient ici « crédible que le jour où l'on a finalisé un accord ». Son groupe a d'autres projets dans les cartons, dont la construction d'une grande raffinerie dans le sud de la Chine. Cette réalisation pourrait se faire en coopération avec Sinopec ou Sinochem, et le koweïtien KPC, selon certaines sources.
Total nourrit aussi en Chine des ambitions sur l'offshore profond, non exploité jusqu'ici, ainsi que sur le « gaz de schiste », lui aussi non conventionnel, et dont l'exploitation semble plus simple qu'en France. Selon le département américain de l'Énergie, la Chine posséderait les plus grosses réserves de ce type de gaz, derrière les États-Unis.
Alliances à l'étranger
Le groupe français entend surtout pousser sa stratégie de partenariats avec les trois ou quatre grands groupes chinois pour opérer ailleurs dans le monde. Récemment, a été annoncé un partenariat avec CNOOC en Ouganda, alors que Total travaille déjà avec ce groupe chinois au Nigeria. Des partenariats ont aussi été conclus en Irak avec CNPC, au Yémen avec Sinopec ou au Canada. Des discussions sont aussi en cours avec CNPC sur le Venezuela. « Avec ces partenaires chinois, nous combinons les expériences tant sur le plan de la technique, du management que géopolitique », commente Yves-Louis Darricarrère. Selon les cas, Total apporte sa technologie ou la connaissance du terrain, comme en Afrique. Les Chinois, eux, font bénéficier de leurs forts atouts logistiques ou de leurs bonnes relations avec des pays délicats, comme c'est le cas avec Caracas.
Arnaud de La Grange correspondant à Pékin
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