dimanche 21 août 2011

Le « made in China » n'est pas coupable - Clément Hervé

Les Echos, no. 20999 - Idées, lundi 22 août 2011, p. 14

Dans la presse étrangère

La Chine a dégagé un surplus commercial de 31 millions de dollars au mois de juillet. Cela devrait à nouveau servir de prétexte aux Américains pour récriminer la faible valeur du yuan. Le « China Daily », a repris les résultats publiés par des économistes pour le « Wall Street Journal » afin d'indiquer que les Chinois ne sont toutefois pas à blâmer.

La part des produits chinois dans la consommation des foyers américains n'est « pas aussi importante que les gens ne le pensent ». 88,5 % des dépenses liées à la consommation sont réalisés pour des produits fabriqués« sur le territoire américain ». Les achats de produits chinois ne représentent qu'un quart du reste, soit 2,7 % du total.

En moyenne, pour 1 dollar dépensé dans un produit labélisé « made in China », 55 centimes reviennent à des entreprises américaines. Celles-ci bénéficient en effet de marges intéressantes sur les ventes en gros et au détail - notamment pour les appareils électroniques et les vêtements. Que cela signifie-t-il concrètement ? demande le « China Daily ».

Ces résultats prouvent que la « menace » qui « plane au-dessus de l'arène politique américaine » est « largement exagérée ». La part des produits chinois dans la consommation a certes augmenté rapidement mais elle reste une « faible fraction du total ». De plus, si un yuan fort rééquilibrerait la balance commerciale entre Pékin et Washington, il est « peu crédible » que cela permette aux fabricants américains de vendre plus sur le marché intérieur. Puisque 55 % des revenus générés par les produits chinois reviennent aux Américains, l'impact d'une appréciation du yuan sera très faible sur la compétitivité des entreprises du pays.

L'avantage pour Washington, conclut le quotidien pékinois contrôlé par le pouvoir, est qu'une faible part des produits « made in China » dans la consommation signifie également que l'inflation chinoise (+ 6,5 % entre juillet 2010 et juillet 2011) aura un « impact très limité » sur la consommation des ménages américains.

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