La Tribune (France), no. 4795 - Industrie financière, lundi 29 août 2011, p. 12
Le gouvernement chinois va accorder des licences aux filiales de sociétés de gestion chinoises basées à Hong Kong.
Pour que le secteur financier joue les premiers rôles au niveau mondial, l'internationalisation du yuan est indispensable. Les autorités chinoises l'ont bien compris et prennent des mesures dans ce sens. Dernière en date : les sociétés d'investissement installées dans des places offshore, et qui lèvent des fonds en yuans, pourront les réinvestir directement en Chine continentale en devise locale. Le rapatriement de yuans devient donc possible.
Aujourd'hui, une société de gestion étrangère ne peut investir en Chine continentale que si elle dispose d'une licence QFII (" qualified foreign institutionnal inverstor ") investisseur institutionnel étranger qualifié) en convertissant des devises étrangères en yuan. Avec la licence mini-QFII ou RQFII (r pour remimbi), les autorités autoriseront les gérants installés sur des places offshore, principalement à Hong Kong, à investir directement en yuan sur des titres domestiques chinois.
Dans un premier temps, mais sans le préciser, les sociétés de gestion chinoises ayant une filiale à Hong Kong obtiendront ces licences. D'où leur volonté d'être présentes sur cette place. " Ces sociétés auront un avantage compétitif face aux gérants étrangers qui ne peuvent pas proposer de fonds en yuans investis directement sur le marché domestique ", indique le spécialiste. Ces derniers ne semblent pas inquiets, pour le moment, les titres chinois représentant une faible part de leurs actifs. Mais si celle-ci vient à augmenter significativement cela changera la donne.
140 milliards de yuans
Par ailleurs, les autorités ne délivreraient au début qu'un quota de 20 milliards de yuans (3,1 milliards de dollars), à comparer aux 30 milliards de dollars de quotas accordés d'ici 2013 avec le QFII. Avec le RQFII, de nouveaux produits actions et obligations libellés en yuan seront créés. Des fonds " Ucits " (répondant aux normes européennes) seront aussi proposés. Ainsi, le E-Fund Management, deuxième gérant chinois avec environ 30 milliards de dollars d'encours, attend sa licence pour lancer son fonds " Ucits " libellés en yuans.
Enfin, l'utilisation du yuan pour réaliser des investissements directs en Chine dynamisera le marché obligataire hong-kongais, lequel est évalué à 140 milliards de yuans. Il n'absorbe donc qu'une partie des 600 milliards en dépôt dans les banques hong-kongaises. Un montant qui pourrait atteindre 1 .000 milliards d'ici à la fin de l'année.
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