mardi 6 septembre 2011

Yi He, un administrateur chinois pour Essilor - Dominique Chapuis

Les Echos, no. 21010 - Industrie, mardi 6 septembre 2011, p. 21

Présent en Asie depuis trente ans, le champion des verres ophtalmiques noue des alliances locales pour se renforcer dans le moyen de gamme.

Il est encore le seul administrateur chinois d'un groupe du CAC 40. Patron depuis quinze ans de la filiale chinoise d'Essilor, Yi He est entré en mai 2010 au conseil du leader mondial de l'optique ophtalmique. « Compte tenu de la croissance des pays émergents, il est essentiel d'avoir des représentants de ces pays, note Patrick Cherrier, le directeur exécutif de la zone Asie-Moyen-Orient-Russie-Afrique. La Chine, tout le monde connaît, mais pas ses spécificités, ses codes... Seul un vrai Chinois peut les expliquer. »

Les pays émergents pèsent quelque 12 % des ventes d'Essilor dans le monde. Ce sont eux qui tirent la croissance. Rien qu'en Chine, les ventes se sont envolées de 84 % au premier semestre. Il s'y vendait 6 millions de verres organiques par an il y a quinze ans, et... 250 millions aujourd'hui. L'implantation d'une filiale dans le pays remonte à 1996. Depuis six ans, Essilor a décidé d'accélérer dans toute la région.

La proximité, clef du succès

« C'est à cette époque que nous avons commencé à développer des partenariats avec des acteurs locaux pour entrer sur le secteur du milieu de gamme », indique Patrick Cherrier. Ce marché, qui connaît la plus forte hausse, est entre les mains de près de 200 petites entreprises en Chine, plus d'un millier sur toute l'Asie. « La clef du succès réside dans cette proximité. Avec ces alliances, nous ne sommes pas considérés comme un intrus. De plus, cela nous offre un accès direct au marché en termes de production et de distribution », poursuit Patrick Cherrier.

En début d'année, Essilor a acquis 50 % de Wanxin Optical, l'un des trois principaux fabricants chinois, après un accord en 2010 avec ILT Danyang. D'autres projets sont dans les tuyaux.

Le leader mondial dispose également en Asie de 4 grands laboratoires de prescription low cost, qui travaillent à partir de verres semi-finis, en fonction des ordonnances des ophtalmologues. En plus de la Chine, il compte des sites de ce type en Thaïlande, en Inde et au Mexique.

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