La Tribune (France), no. 4841 - Industrie & services, mercredi 2 novembre 2011, p. 10
Le groupe tricolore compte renforcer sa présence en Asie-Pacifique grâce au fonds souverain chinois.
À l'heure où la Belgique remet en cause les ambitions nucléaires de GDF Suez (lire page 8), son PDG Gérard Mestrallet est parti se consoler hors d'Europe. « Cet accord fait de nous l'ami de la Chine », a-t-il lancé en signant lundi 31 octobre, à Pékin, l'accord cadre annoncé en août avec le fonds souverain chinois China Investment Corp (CIC). Le document prévoit une collaboration à la fois financière, industrielle et commerciale avec le fonds, qui s'est engagé à acquérir 30 % des activités exploration et production de GDF Suez pour 2,3 milliards d'euros dans le cadre d'une augmentation de capital.
L'accord prévoit aussi le rachat pour 600 millions d'euros par CIC des 10 % détenus par l'entreprise française d'une unité de l'usine de liquéfaction Atlantic LNG, située à Trinidad-et-Tobago. Un comité de direction présidé par Gérard Mestrallet et le président du fonds, Lou Jiwei, doit se réunir environ deux fois par an pour décider des investissements et projets potentiels entre les deux partenaires.
C'est la première fois que le fonds souverain chinois, responsable de placer une partie des réserves de changes de la Chine, s'engage ainsi avec une entreprise européenne. « Le fonds avait déjà investi dans plusieurs groupes énergétiques américains et il cherchait des investissements similaires en Europe », a expliqué à la presse Gérard Mestrallet, qui avoue être en contact avec Lou Jiwei depuis 2007.
Interêts multiples
Les intérêts d'un tel accord pour l'entreprise tricolore, qui mise sur une forte croissance de la consommation de gaz dans la région Asie-Pacifique, sont multiples. Il lui donne un accès privilégié aux entreprises chinoises qui cherchent désormais à s'exporter hors de Chine. Il permet également à GDF Suez de financer, avec l'aide de CIC ou des banques chinoises, son expansion dans la région, dans les domaines de l'exploration et de la production mais aussi de la vente et de la distribution. Le projet d'exploration de GDF Suez en Indonésie avec Eni, ainsi que le projet Bonaparte LNG en Australie qui prévoit la construction d'une usine de liquéfaction flottante, sont particulièrement visés.
Pour Gérard Mestrallet, cette alliance a déjà porté ses fruits. Il a conclu en août un accord avec la banque ICBC pour l'obtention de lignes de crédit, et signé mardi la vente d'un terminal de regazification flottant à CNOOC, pour un montant estimé à un peu plus de 250 millions de dollars. D'autres domaines de collaboration sont à l'étude l'étude entre les deux partenaires, que ce soit pour l'importation de gaz, la production d'électricité ou les services d'efficacité énergétique. Virginie Mangin, à Pékin
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