mardi 12 mai 2015

Chine: ouverture d'une copie de l'ex-Palais d'été de Pékin

Une réplique controversée de l'ancien Palais d'été de Pékin, pillé en 1860 par la soldatesque française et britannique, a ouvert ses portes à un millier de kilomètres de la capitale chinoise, a rapporté la presse lundi.


Cet ensemble grandeur nature d'édifices, lacs et jardins a été construit dans la province orientale du Zhejiang alors que, plus de 150 ans après, le saccage du Palais d'été continue de représenter pour les Chinois une humiliation.

Le site de 400 hectares a commencé dimanche à accueillir ses premiers touristes, selon les Nouvelles de Pékin, malgré les menaces de poursuites judiciaires brandies par les responsables des ruines du Yuanmingyuan ("Jardin de la clarté parfaite", ex-Palais d'été), qui s'inquiètent d'une éventuelle violation de leurs droits de propriété intellectuelle.

Le "nouveau" Palais d'été, doté d'un budget de 30 milliards de yuans (4,3 milliards d'euros), n'est pas encore achevé et doit encore s'agrandir pour finalement rassembler des répliques de 95% des bâtiments et jardins édifiés à l'origine par les empereurs Yongzheng et Qianlong, sous la dynastie Qing.

Les copies de monuments, parfois surnommées "duplitecture", sont courantes en Chine, même si elles peuvent surprendre les étrangers.

La réplique de l'ancien Palais d'été a été bâtie dans un vaste complexe de décors de cinéma par le groupe Hengdian, une des "majors" du 7e Art en Chine.

Le projet "n'est porteur d'aucun conflit d'intérêt avec celui de Pékin", a assuré à l'agence Chine nouvelle Xu Wenrong, fondateur de Hengdian.

Le prix du billet d'entrée a été fixé à 280 yuans (40 euros), mais certains des premiers visiteurs cités par la presse ont confié leur déception en découvrant les pièces du complexe qui sont pour l'instant complètement vides.

Le Yuanmingyuan recélait des milliers d'objets d'art -porcelaines, émaux, cloisonnés, sculptures, meubles, peintures sur soie- qui ont été pillés et dispersés dans le monde.

Le 18 octobre 1860, durant la seconde guerre de l'opium, le haut commissaire britannique en Chine, Lord Elgin, avait ordonné la destruction du palais et de ses jardins impériaux.

Parmi les oeuvres pillées figuraient deux fameux bronzes de la collection Yves Saint Laurent-Pierre Bergé, une tête de rat et une de lapin arrachées à une fontaine, qui furent finalement restituées à la Chine en 2013 par la famille du milliardaire français François-Henri Pinault.

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