jeudi 4 juin 2015

L'OCDE appelle à plus d'investissements pour stimuler l'économie mondiale

L'OCDE a nettement abaissé mercredi ses prévisions de croissance mondiale pour 2015 et 2016, sur fond notamment de contraction aux Etats-Unis et de ralentissement en Chine, et appelé à accroître les investissements pour stimuler l'économie mondiale.


Dans ses "Perspectives économiques", l'Organisation de coopération et de développement économiques table désormais sur une croissance mondiale de 3,1% en 2015 et 3,8% en 2016, contre 4% et 4,3% attendus en mars dernier.

"La croissance mondiale devrait se renforcer en 2015 et 2016, mais restera modeste par rapport à la période d'avant-crise, et sa répartition sera modifiée par rapport aux dernières années", souligne l'organisation, qui regroupe 34 pays industrialisés.

"Le premier trimestre 2015 a enregistré la croissance la plus faible depuis la crise", indique-t-elle, soulignant notamment la "forte baisse" du PIB aux Etats-Unis et le ralentissement plus important que prévu en Chine.

Pour les Etats-Unis, l'organisation prévoit désormais une hausse du PIB de 2% en 2015 et 2,8% en 2016, contre 3,1% et 3% prévus lors des précédentes prévisions publiées en mars.

Après sa contraction au premier trimestre (-0,7%) due à un hiver rigoureux et au dollar fort, l'économie américaine devrait renouer avec la croissance grâce notamment à "des conditions monétaires encourageantes", "des prix de l'énergie plus bas" et une "hausse du patrimoine des ménages", même si le renchérissement du dollar et la chute des investissements dans le secteur de l'énergie font peser un risque, selon l'OCDE.

Pour la Chine, l'organisation anticipe désormais une croissance de 6,8% en 2015 et 6,7% en 2016 (contre 7% et 6,9% auparavant), un ralentissement par rapport aux taux de croissance des dernières années.

"En zone euro et au Japon, l'activité sera soutenue par des prix plus faibles du pétrole, la dépréciation des devises et des mesures monétaires", estime l'OCDE.

Pour la zone euro, l'organisation prévoit une hausse de 1,4% du PIB en 2015 (inchangé par rapport à mars) et 2,1% pour 2016 (contre 2% prévus en mars).

Les économistes de l'OCDE maintiennent par ailleurs leurs prévisions pour la France, à 1,1% en 2015 et 1,7% l'année suivante.

Par ailleurs, certains pays comme la Russie et le Brésil devraient sortir de la récession et enregistrer en 2016 une croissance, bien que faible.

- Faiblesse des investissements -

Malgré tout, l'investissement, nécessaire pour créer plus d'emplois et donc plus de croissance, et améliorer la productivité, se fait encore attendre, met en garde l'institution.

"Dans l'ensemble, les entreprises ont été réticentes à faire des dépenses de façon aussi active dans les usines, les équipements, les technologies et les services qu'elles l'avaient fait lors des précédentes reprises", observe-t-elle, regrettant par ailleurs que de nombreux gouvernements aient reporté les dépenses dans les infrastructures pour des raisons budgétaires. La faiblesse de la consommation a aussi plombé les investissements.

Dans cette optique, l'OCDE appelle à des réformes structurelles et à réduire certaines incertitudes, concernant notamment les politiques fiscales aux Etats-Unis et au Japon, le statut de la Grèce dans la zone euro, ou encore les systèmes financiers dans les économies émergentes.

"Des signaux clairs" lors de la conférence sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre (COP21) pourraient aussi encourager une hausse des investissements, estime l'organisation.

"Une croissance mondiale plus robuste rendra les pays et l'économie mondiale plus résistants à des risques tels que l'instabilité financière", souligne Catherine Mann, économiste en chef à l'OCDE.

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