jeudi 15 mai 2008

Des fonds chinois sont entrés au capital de Sanofi-Aventis - Victor Collen

Les Echos, no. 20171 - Industrie, jeudi, 15 mai 2008, p. 20
La chute du cours de Bourse de Sanofi-Aventis attire les fonds chinois, qui sont entrés au capital du laboratoire français depuis le début de l'année. « Nous avons 1,1 % de fonds chinois qui sont apparus en 2008 et qui n'existaient pas en 2007 », a annoncé hier Jean-François Dehecq, le président du conseil d'administration du groupe pharmaceutique.


« C'est un phénomène que l'on peut observer dans de très nombreuses sociétés », a-t-il ajouté lors de l'assemblée générale qui se tenait au Palais des Congrès, à Paris. Les pétroliers Total et BP ont eux aussi annoncé l'arrivée de fonds chinois à leur capital récemment.

Cette montée en puissance de la Chine - qui reste limitée - prend le relais d'autres catégories d'actionnaires, dont la présence au capital est en recul. Par rapport à l'an dernier, les actionnaires américains, suisses ou allemands ont vendu des titres, tout comme les actionnaires individuels, qui sont en grande majorité français. La part des institutionnels français est restée stable, avec 46 % des titres, y compris 9 % pour L'Oréal et 13,2 % pour Total, les deux actionnaires de référence du groupe.

L'entrée des fonds chinois intervient alors que l'action Sanofi-Aventis est sérieusement malmenée. Elle a cédé 23 % depuis le début de l'année. La baisse s'est accélérée la semaine dernière avec la perspective d'une concurrence de versions génériques à bas prix en Europe du Plavix, le médicament vedette du groupe français (« Les Echos » du 13 mai). Depuis la fusion de Sanofi et d'Aventis en août 2004, le titre a chuté de 14 %, alors que le CAC 40 s'appréciait de 41 % sur la même période. Deuxième capitalisation boursière française il y a encore dix-huit mois, le champion tricolore de la pharmacie est aujourd'hui en 5e position, dépassé par Total, EDF, ArcelorMittal et, depuis hier, BNP Paribas.

Jean-François Dehecq s'est dit « très déçu » par l'évolution du cours de Bourse, liée selon lui à « un certain nombre d'incidents » qui ont été « appréciés très négativement par le marché », en plus du recul de l'ensemble des valeurs pharmaceutiques. L'entreprise est aujourd'hui sous-valorisée par les investisseurs, estime-t-il : « Il y a quelque chose qui ne va pas. »

L'assemblée générale a approuvé la prolongation de un an du mandat d'administrateur de Jean-François Dehecq, jusqu'au printemps 2011. Il devrait rester président du conseil jusqu'en 2010, où il atteindra la limite d'âge de soixante-dix ans. Le directeur général, Gérard Le Fur, est le patron opérationnel de Sanofi-Aventis depuis janvier 2007.

VINCENT COLLEN

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