Le bâtiment est à l'image de cette holding : puissant. Seul réseau à avoir une couverture nationale, il est étroitement contrôlé par l'Etat. Ses décisions stratégiques sont prises en accord avec le bureau politique du Parti communiste chinois (PCC). Créé en 1958, CCTV est le premier groupe audiovisuel du pays. Il rassemble quinze chaînes thématiques gratuites, (informations, sport, cinéma, enfants) ; une trentaine sont payantes. Il couvre 90 % du territoire et 75 % de ses productions sont entièrement numérisées. Outre son site Internet, il a développé un réseau de correspondants à l'étranger et contrôle plusieurs filiales spécialisées en production et distribution de droits audiovisuels.
Face à CCTV, l'Etat a façonné un paysage audiovisuel composé d'un bon millier de chaînes. Le Shanghaï Media Group (SMG), créé en 1958, en possède douze en diffusion analogique et trente en numérique. Il contrôle aussi des journaux, une trentaine de radios et finance plusieurs troupes de théâtre (dont celle de Shanghaï), trois orchestres et neuf opéras.
A Pékin, avec treize chaînes et une audience de 300 millions de téléspectateurs, Beijing Télévision, créé en 1979, se présente comme le média " le plus compétitif et le plus influent " de Chine. Il est concurrencé par Phoenix TV, fondée en 1996 à Hongkong par Liu Changle, un ex-colonel de l'Armée populaire. Cette télévision privée, sorte de " CNN à la chinoise ", est captée dans toute la Chine et est accessible en Europe et en Amérique du Nord. Avec ses trois chaînes en mandarin (le chinois de Pékin), elle est la seule télévision " étrangère " tolérée par le gouvernement. " Alors que les médias chinois sont totalement contrôlés, explique M. Liu, les autorités s'adressent à nous de manière mesurée. Il y a des avertissements si on va trop loin, mais ce n'est jamais direct. Cela permet une relation "coopérative". "
A l'approche des Jeux, l'étau se resserre. Le parti a fixé " la ligne officielle " et interdit aux chaînes de diffuser, en première partie de soirée, des émissions montrant des activités criminelles, des armes, du sexe et des relations hors mariage. Quant aux fictions hongkongaises et taïwanaises, elles ne sont plus tolérées.
D. P.
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