Mélange des genres, musique populaire, sons électro et contemporains, TMSK explose les frontières musicales. Sortis tout droit d'un tableau de portraits chinois, avec des costumes traditionnels fleuris, tirés à quatre épingles, les musiciens du TMSK Band viennent de Shanghai.
Ce groupe étonnant donne à la musique ancestrale chinoise un coup de jeune. Parmi les sept musiciens, certains sont issus du conservatoire de Shanghai, d'autres font partie de l'orches- tre traditionnel de la ville.
Sur scène, les instruments classiques attirent l'attention. L'erhu, sorte de violon, a été inventé il y a plus de mille ans. C'est un instrument de musique traditionnelle chinoise provenant probablement d'Asie centrale ou de Mongolie. Il fait partie des instruments traditionnels utilisés pour la musique de l'opéra chinois. Autre instrument, proche d'un réservoir en métal, le sheng, instrument de musique à vent. Il daterait de 3 000 avant J.-C. Traditionnellement, il accompagne des flûtes ou hautbois chinois, et s'utilise dans les petits orchestres ou dans les opéras chinois. Le TMSK ne néglige guère cet héritage.
Avec ces sept musiciens, la tradition de - l'opéra chinois refait surface avec finesse. On retrouve ainsi quelques morceaux, grandioses, aux orchestrations très classiques. Le TMSK Band possède un éventail large de compositions. La musique traditionnelle prend aussi parfois des accents plus expérimentaux, déroutants et aquatiques, proches de la musique moderne. Et pour cause, la musique chinoise moderne a émergé au XIXe siècle, avec l'apparition des premiers enregistrements sonores et l'avènement de « stars » de la musique, notamment à Shanghai, où le jazz a fait son apparition dans les années 1930. Après la mort de Mao Zedong en 1976 et la politique d'ouverture opérée par Deng Xiaoping, la Chine s'ouvre librement aux influences occidentales et la musique prend rapidement le pas en voyant apparaître les premiers groupes de rock chinois puis de punk. Le groupe TMSK n'a pas échappé à la règle puisqu'il intègre volontiers à son répertoire des compositions inspirées de chansons folkloriques sur une base orientale très rythmée. Les chants, avec la voix haut perchée de la chanteuse, rappellent ces voix romantiques très kitch de karaoké qu'apprécient les Chinois. La pop et l'électro font partie intégrante de leurs morceaux. Ça swingue sec. Eux, restent imperturbables. Le décalage entre les costumes et leur musique si ouverte, si nourrie d'influences diverses, fonctionne à merveille. C'est une découverte du festival Métis, qui met à l'honneur l'Inde et la Chine, deux pays en pleine ébullition. La preuve !
TMSK Band-Shanghai, le dimanche 8 juin
à 17 heures au gymnase Jesse-Owens
à Villetaneuse, et le mardi 10 juin à l'espace Fraternité à Aubervilliers à 20 h 30.
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