mercredi 3 décembre 2008

DERNIÈRE IMAGE DE CHINE - Toutes les photos de Paulson à Pékin (1/2)


"Allons à gauche"




Paulson en plein discours. Clark Randt, ambassadeur américain en Chine, à gauche.


Henry Paulson et son adjoint, Daniel Price


Henry Paulson et Wang Qishan, au centre, vice-premier ministre


Henry Paulson sert la main à Zhou Xiaochuan, gouverneur de la Banque Populaire

Paulson est accueilli par Wang Qishan, vice-premier ministre
Crédits Photos - AFP/Getty Images

Les Echos, no. 20314 - International, jeudi, 4 décembre 2008, p. 8

A Pékin, Henry Paulson veut s'assurer que le yuan ne sera pas dévalué

YANN ROUSSEAU

Depuis 2005, le yuan s'est apprécié de plus de 20 % face au dollar.

Le dernier round du dialogue économique stratégique sino-américain s'annonçait paisible. Organisé aujourd'hui et demain, à Pékin, il devait permettre à Henry Paulson, le secrétaire américain au Trésor, de faire ses adieux à ses interlocuteurs chinois et de plaider pour une reconduite de ce système de rencontres biannuelles par la prochaine administration Obama. Les deux pays comptaient parler poliment de coopération en matière énergétique, de lutte contre le réchauffement climatique et d'ouverture des marchés financiers chinois. Mais l'ordre du jour « officieux » pourrait finalement changer pour se concentrer une nouvelle fois sur l'épineux dossier du yuan.

Depuis trois jours, les courtiers des marchés de change croient, en effet, avoir perçu une révolution de la politique de change chinoise. Après avoir vu le yuan s'apprécier de plus de 20 % face au dollar depuis l'été 2005, ils constatent que la monnaie chinoise a légèrement perdu de sa valeur depuis la fin de la semaine dernière. Hier soir, un dollar valait 6,8830 yuans contre 6,8254 yuans vendredi dernier. Très « excités » par ce mouvement, les courtiers et certains analystes parient désormais sur une dépréciation brutale de la devise chinoise qui permettrait, assurent-ils, de soulager les entreprises du pays tournées vers l'export. « Cela pourrait faire partie du plan de relance », estimait ainsi, hier, Feng Yuming, un analyste d'Oriental Securites. En proposant sciemment, lundi et mardi, une baisse des cours pivot formulé en dollar - autour duquel le yuan évolue dans une limite quotidienne de plus ou moins 0,5 % -, la Banque centrale chinoise a conforté leurs spéculations.

Large sortie de capitaux

Apparemment alerté, Henri Paulson a appelé, mardi soir, avant même son arrivée dans la capitale chinoise, la Chine à accélérer l'appréciation de sa monnaie, qui n'a que très peu progressé entre la fin juillet et la fin octobre. Le secrétaire au Trésor n'a toutefois pas évoqué la récente baisse du yuan face au billet vert, que beaucoup d'experts s'efforcent de dédramatiser. « Il n'y a pas de signe rationnel témoignant d'un changement de politique », explique Stephen Green de la Standard Chartered Bank. « Les marchés et beaucoup d'observateurs se sont un peu vite emballés sur ce dossier », confirme Patrick Bennett, un analyste de la Société Générale à Hong Kong. Il rappelle que la Chine n'a pour l'instant pas grand intérêt à laisser sa monnaie se déprécier face au billet vert. « Si les exportations chinoises souffrent actuellement, ce n'est pas lié à leur coût mais à la baisse de la demande des pays occidentaux », insiste l'expert. « Une dévaluation du yuan n'y changerait rien. »

Pis, assurent d'autres économistes, une dépréciation pourrait, à terme, causer beaucoup de tort à la croissance chinoise que le gouvernement cherche justement à redynamiser. Elle risquerait notamment d'alimenter une large sortie de capitaux du pays, un ralentissement des investissements étrangers et renchérirait le coût des importations, alors que Pékin essaie de relancer sa demande intérieure. « Elle nourrirait aussi probablement les critiques contre la politique du chacun pour soi et déclencherait des réponses protectionnistes dans les pays où la Chine exporte », avançait, hier, dans une note à ses clients, Tao Wang, un analyste d'UBS. Peu convaincu par le scénario de la dévaluation, Patrick Bennett remarquait, hier soir, que le cours pivot d'évolution du yuan avait finalement été relevé mercredi matin par la Banque centrale chinoise. « Cela devrait faire douter les théoriciens de la dépréciation », insistait-il.

YANN ROUSSEAU

© 2008 Les Echos. Tous droits réservés.



DERNIÈRE IMAGE DE CHINE - Paulson à Pékin, suite et fin

DERNIÈRE IMAGE DE CHINE - Toutes les photos de Paulson à Pékin

Quand Pékin joue la baisse du yuan - Dominique Bari

Paulson exhorte la Chine à doper son marché intérieur

Faites pas comme nous ! - Henry Paulson

0 commentaires: