Le groupe informatique chinois a déclaré hier s'attendre à une perte significative au troisième trimestre de son exercice, qui couvre la période d'octobre à décembre 2008. Pour tenter d'économiser 300 millions de dollars, il prévoit de supprimer 11 % de ses effectifs dans le monde.
Lenovo ne peut plus compter sur la Chine pour compenser son manque de performance en Occident. Hier, le fabricant d'ordinateurs chinois a indiqué que la chute de la demande mondiale pour le matériel informatique et la forte poussée de la concurrence sur son marché domestique (qui assure toujours plus de 40 % de ses revenus) allaient peser sur ses résultats pendant plusieurs mois.
Pour la première fois en près de trois ans, le constructeur devrait même enregistrer des pertes au troisième trimestre de son exercice, qui couvre la période d'octobre à décembre 2008. Les trimestres suivants pourraient s'annoncer plus décevants encore, estiment les analystes, qui ont vu hier l'action du groupe plonger de 25,97 % à la Bourse de Hong Kong, pour terminer à 1,91 dollar.
« Si l'intégration de l'activité PC d'IBM s'est faite avec succès au cours des trois dernières années, notre performance au dernier trimestre n'a pas comblé nos attentes », a reconnu Yang Yuanqing, le président de Lenovo, qui a dévoilé un sévère programme de restructuration censé réduire les coûts du groupe de 300 millions de dollars sur l'année fiscale 2009-2010.
Au total, le plus important fabricant d'ordinateurs de Chine devrait supprimer, d'ici à fin mars, 2.500 emplois, soit 11 % de ses effectifs. Plusieurs cadres devraient notamment quitter la société avec la fusion programmée des activités en Chine, dans la région Asie-Pacifique et en Russie. Chen Shaopeng, qui dirigeait, pour l'instant, le groupe en Chine continentale, prendra la tête de ce nouvel ensemble. Les dirigeants maintenus vont devoir, eux, accepter une réduction de 30 % à 50 % de leurs bonus et de leurs indemnités. En Amérique du Nord, le grand centre d'appels de Toronto sera relocalisé à Morrisville, en Caroline du Nord, où une large partie des activités du groupe est déjà concentrée.
Des stratégies agressives
Moins optimistes que l'état-major de Lenovo, la plupart des experts estimaient hier soir que cette multiplication des mesures d'économies ne permettrait pas de compenser la rapide dégradation du marché informatique et l'effritement de certaines positions clefs du groupe chinois, qui ne parvient toujours pas à percer en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord.
Lenovo, qui était crédité au troisième trimestre de 2008 de 7,3 % des ventes mondiales de micro-ordinateurs par l'institut de recherches IDC, continue ainsi de perdre du terrain face à ses grands concurrents, Hewlett-Packard, Dell et Acer. Un an plus tôt, le groupe contrôlait 8,2 % de ces ventes mondiales. En Chine même, sa part de marché continue de progresser - elle était de 29,4 % au troisième trimestre de 2008, contre 29,1 % un an plus tôt -, mais se retrouve de plus en plus malmenée par les stratégies agressives de Hewlett-Packard et de Dell. Ce dernier a notamment vu sa part de marché dans le pays bondir de 7,3 % à 9,3 % en un an.
Y. R.
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