mardi 24 mars 2009

PORTRAIT - Jean-Pascal Tricoire, le plus chinois des patrons du CAC 40

Le Figaro, no. 20108 - Le Figaro Économie, mardi, 24 mars 2009, p. 22

LES CHINOIS l'appellent Zhao Guohua. Zhao est l'un des noms de famille les plus répandus dans l'empire du Milieu, tandis que Guo signifie pays, et Hua... Chine. Il est aussi le seul patron du CAC 40 à parler chinois. La nomination de Jean-Pascal Tricoire, président du directoire de Schneider Electric, et frenchy apprécié du monde économique chinois, devrait être de nature à réchauffer les rapports entre nos deux pays, alors que les tensions demeurent très vives entre les autorités. Une casquette dans laquelle ce patron globe-trotteur, ex-« Mr International » de Schneider puis patron des opérations avant de succéder à Henri Lachmann aux manettes en 2006, prend le relais de Dominique Hériard-Dubreuil. La présidente du groupe Rémy Cointreau qui a assuré un an la présidence du comité, n'a pas souhaité voir son mandat renouvelé.

Fondé il y a trente ans par le Medef et la CCIP, le comité France-Chine s'attache à promouvoir les relations économiques entre les deux pays. Les 8 et 9 avril se tiendra comme chaque année depuis quinze ans, à Pékin, un grand colloque économique qui rassemblera quelque 500 dirigeants. Son thème : la réaction de l'axe France-Chine à la crise et les nouvelles formes de partenariat qui peuvent en découler. À la fois un carrefour d'idées et de business concret que Jean-Pascal Tricoire juge très utile, à l'heure du 45e anniversaire de la reconnaissance de la Chine par la France : « Le business, c'est avant tout des relations, dans la durée. » Ce patron direct et volontaire, souhaite « voir se renforcer des liens durables de confiance et de constance avec les dirigeants chinois ».

« La Chine et la France sont attachées à leur histoire et ont beaucoup de raisons de se comprendre mutuellement et de travailler ensemble. » Le natif de Beaupréau en Anjou sait de quoi il parle. Il a travaillé cinq ans en Chine dans les années 1990 pour développer Schneider. Pionnier dans une époque « start-up », où il apprit beaucoup des différences des cultures. Aujourd'hui, la filiale chinoise emploie 15 000 salariés et compte 21 usines et deux centres de recherche.

Bellemare, Carole

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