Le groupe négocie l'ouverture d'un village de vacances en Mandchourie.
LUNETTES DE SOLEIL, mouche très star sur le nez, la jeune femme avance prudemment dans la piscine. Même si la profondeur n'excède pas 80 centimètres, elle a pris la précaution de s'équiper de brassards. À Bali, en Indonésie, la clientèle asiatique qui passe ses vacances au Club Méditerranée impose d'emblée son style et la natation n'est pas son fort.
Du coup, quand il a décidé de rénover son village, le Club a adapté la piscine qui, auparavant, avait jusqu'à deux mètres de profondeur. Flambant neuf après 8,3 millions d'euros de travaux l'an dernier, le village de Bali accueille naturellement une clientèle en majorité asiatique. « Nous avons ouvert notre premier bureau de vente au Japon en 1973, rappelle Caroline Puechoultres, présidente de la zone Asie-Pacifique. Les Japonais font partie des 20 % les plus riches. Ce sont surtout des chefs d'entreprise, des cadres et des professions libérales. »
Les Asiatiques ont peu de vacances : ils ne séjournent que quatre ou cinq jours en moyenne. Comme le farniente intégral n'est pas dans les moeurs, ils apprécient les activités : le tir à l'arc surtout, le kayak, l'aquagym. « Les crazy signs, ils adorent ! », constate Caroline Puechoultres. Ce sont les premiers levés, les premiers à table aussi. Pour eux, la meilleure place, c'est toujours à l'intérieur, sous la clim.
Le Club Med, qui réalise encore près de 40 % de son chiffre d'affaires avec les Français, veut développer cette clientèle asiatique. L'an dernier, elle a représenté 15 % des ventes, soit 200 000 clients (sur un total de 1,4 million). Les Japonais sont de loin les plus nombreux à venir au Club (80 000), devant les Singapouriens (25 000), les Australiens (20 000) et les Coréens (plus de 15 000). « Nous gagnons des parts de marché en Asie, confie Henri Giscard d'Estaing, le président du Club. La fréquentation de nos villages est stable cet hiver par rapport à l'an dernier, malgré un recul de 15 % des Japonais. Nous allons augmenter nos capacités. D'abord dans nos villages existants, en Thaïlande à Phuket et au Japon à Sahoro et Kabira : c'est le levier le plus rentable. Nous allons aussi ouvrir de nouveaux villages. Nous avons déjà identifié des terrains au Cambodge et au Vietnam. » C'est là-bas que pourrait s'ouvrir le premier village 5 tridents en Asie.
Sports d'hiver au Japon
La Chine fait aussi clairement partie des priorités. Henri Giscard d'Estaing y était à la mi-mars pour négocier des implantations, en bord de mer mais également en Mandchourie pour le ski. Des agences pourraient ouvrir dès cette année.
« Nous voulons devenir les leaders des séjours tout compris au ski en Asie, comme nous le sommes déjà en Europe, poursuit le président du Club Med. Nous le ferons en partenariat avec des acteurs locaux. D'ici la fin de l'année, le Club aura décidé d'une implantation en Chine. Nous sommes ouverts à l'entrée d'actionnaires asiatiques. » L'ouverture d'un deuxième village de sports d'hiver au Japon est également en cours de discussions. « Avec la crise, il y a des opportunités à saisir pour reprendre la gestion de sites de vacances », assure Henri Giscard d'Estaing, tout en reconnaissant que certains villages fermeront. « Une poignée », dont celui de Bora Bora.
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