L'assureur chinois reste ouvert « à toute alternative constructive »
On s'attendait à avoir aujourd'hui un peu plus de clarté sur la position du principal actionnaire de Fortis avant la tenue des assemblées des 28 et 29 avril prochains, qui doivent se prononcer sur la vente de 75 % de Fortis Banque et 25 % de l'assurance à BNP Paribas. Ce n'est pas le cas. L'assureur chinois Ping An, qui détient 5 % du capital de Fortis, n'a finalement pas indiqué dans quel sens il allait voter ce jeudi.
Il a simplement observé dans un communiqué publié mercredi qu'il trouvait raisonnable l'arrêt de la Cour d'appel limitant le droit de vote aux anciens actionnaires de Fortis, soit ceux qui possédaient des actions avant le 14 octobre (Le Soir du 2 avril). Et Ping An se dit toujours ouvert à toute solution alternative constructive préservant la valeur pour l'actionnaire.
Le report de l'assemblée d'une vingtaine de jours décidé mercredi (initialement, la vente à BNP devait être soumise aux votes les 8 et 9 avril) laisse donc encore un petit délai. A cet égard, Mischael Modrikamen, qui emmène le clan du « non » à BNP, est en train de plancher sur « un plan B » pour la banque. Il a indiqué ce jeudi matin, à l'issue d'une audience de la cour d'appel qui était tenue dans le cadre de la tierce opposition que Fortis a introduit contre l'arrêt de la cour d'appel limitant le droit de vote.
Démissionner le conseil
Le cabinet Modrikamen devrait présenter ce vendredi plusieurs propositions aux prochaines assemblées. L'avocat bruxellois, qui représente 2 .400 actionnaires, demande notamment la démission des trois administrateurs actueld de Fortis (Karel De Boeck, Joseph De Mey et Jan Zegering Hadders).
Par ailleurs, l'association de consommateurs Test-Achats, qui est opposée elle aussi au deal avec BNP Paribas, a annoncé ce jeudi une prochaine action symbolique : Test-Achats va saisir le Parlement européen pour violation du droit de propriété des actionnaires de la holding financière Fortis qu'elle représente, a indiqué jeudi son porte-parole, Jean-Philippe Ducart.
« On a réanalysé les accords, les transactions déjà entérinées ou soumises à l'assemblée générale », explique-t-il. « Tout concorde à dire que les actionnaires ont été spoliés. » Test-Achats estime que les Etats belges et néerlandais ont exercé une véritable gestion de fait de Fortis, l'obligeant à céder des actifs majeurs « à des conditions pénalisantes pour les actionnaires ». Elle fait valoir que les atteintes au droit de propriété avaient « un caractère démesuré par rapport aux objectifs d'intérêt général poursuivis ».
Test-Achats va déposer d'ici la fin de la semaine, au nom des 2.500 actionnaires qu'elle représente, une plainte auprès de la commission des pétitions du Parlement européen, espérant qu'elle débouche sur une enquête menée par des eurodéputés ou par la Commission européenne.
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© Rossel & Cie S.A. - LE SOIR Bruxelles, 2009
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