La demande chinoise continue de profiter au métal rouge. De 4.000 dollars à la fin mars, le contrat à terme de référence pour une tonne de cuivre est passé au-dessus des 4.500 dollars jeudi dernier sur le London Metal Exchange (LME), la Bourse mondiale de métaux. Hier, il gagnait encore 8 % en journée, à 4.554 dollars la tonne.
En première ligne des métaux de base utilisés dans les secteurs de la construction et de l'énergie, le minerai de cuivre profite des retombées des investissements publics annoncés par la Chine, son premier consommateur mondial. Ainsi, au mois de mars, les importations chinoises de cuivre raffiné ont atteint les 374.957 tonnes, soit un bond de 14 % par rapport à la même période l'an dernier. A cette demande industrielle s'ajoutent des commandes plus stratégiques, Pékin renflouant ses réserves à des prix encore attractifs. Pour rappel, il y a moins de dix mois, le contrat de livraison à trois mois d'une tonne de cuivre s'échangeait nettement au-dessus des 8.000 dollars.
Embellie fragile
L'absence d'informations fiables sur le calendrier adopté par la Chine empêche néanmoins de déterminer précisément l'impact de ces décisions. En attendant, les solides réserves du LME commencent à fléchir. Elles ont reculé de plus de 50.000 tonnes depuis le mois de février, passant sous la barre des 500.000 tonnes. Pour autant, la demande chinoise n'explique pas seule l'avancée du métal rouge. « Nous pensons que la tendance à la hausse des marchés actions est ce qui a eu le plus d'influence sur les métaux », affirme Edward Meir de MF Global. Il ajoute que la « saisissante corrélation » entre l'évolution de l'indice S&P 500 et celle du prix du cuivre devrait se poursuivre dans les jours qui viennent. « Chose intéressante, le cuivre a poursuivi son avancée la semaine dernière malgré la plus forte poussée hebdomadaire du dollar depuis le mois de novembre », enchaîne-t-il. Monnaie de compte des échanges de métaux, le dollar est souvent cité comme un des facteurs cardinaux de l'évolution à la hausse ou à la baisse du cuivre. La récente embellie du métal rouge reste encore fragile. Comme d'autres ressources naturelles, il est porté par les espoirs d'une reprise rapide de l'économie mondiale, et de celle de la Chine en particulier.
MATHIEU ROSEMAIN
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